Les députés de l'opposition parlementaire n'y sont pas allés de main morte, lors de leurs interventions, hier, dans le débat autour du plan d'action du gouvernement. Les chefs des groupes parlementaires du Parti des travailleurs (PT), du Front des forces socialistes (FFS), de l'alliance Ennahda, El-Adala et El-Bina, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) le parti n'ayant pas de groupe, ont, en effet, accordé leurs violons pour dénoncer le plan d'action proposé par le gouvernement Ouyahia qui, selon eux, est loin d'être porteur des mesures attendues pour dépasser la crise affectant le pays. Une crise qu'ils estiment "politique et non pas économique ou financière" telle qu'elle est présentée par le gouvernement et le pouvoir. Pour l'opposition, le fait qu'il reconnaisse la crise, Ouyahia ne fait en réalité qu'avouer "l'échec" des politiques adoptées par les gouvernements successifs. "Aujourd'hui, vous justifiez la crise économique et financière par la chute des recettes pétrolière de 50% et donc le manque des ressources financières, mais la situation actuelle est en vérité le résultat des politiques successives adoptées par les différents gouvernements depuis des années. Le problème capital est l'absence de contrôle et de suivi des projets, de l'argent public et des biens de la collectivité nationale des pratiques des groupes d'intérêts prédateurs qu ont détourné et phagocyté l'argent du Trésor public", a dénoncé Djeloul Djoudi, chef du groupe parlementaire du PT pour qui le recours au financement non conventionnel (planche à billets) est loin de constituer une solution à la crise. Il avertit qu'il aura des répercussions "à très court terme négativement sur le pouvoir d'achat des citoyens". Le président du RCD, Mohcine Belabbas, pour sa part, accuse le gouvernement Ouyahia de "limiter l'ampleur de la crise structurelle et multidimensionnelle en crise financière conjoncturelle et passagère". "Vous croyez que le recours à la planche à billets permettrait à votre gouvernement de régler les dettes de l'Etat et de persister à faire fonctionner l'économie nationale à l'aide de la commande publique pour continuer à enrichir votre clientèle et appauvrir les citoyens qui aspirent à la liberté". Pour M. Belabbas, les arguments avancés par Ouyhia sont loin d'être convainquants, en ce sens que l'économie nationale n'est pas comparable à celles des pays développés tels que le Japon ou les USA, cités en exemple par le Premier ministre. Le leader du RCD a conclu par annoncer que les députés de son parti "voteront contre le plan d'action d'un gouvernement qui a réussi l'exploit d'appauvrir l'Etat et les populations après une disponibilité financière jamais égalée et qui prépare le lit à la faillite générale du pays (...)". Pour le chef du groupe parlementaire du FFS, Chafaa Bouïche, "la crise est avant tout politique". Aussi, réitère-t-il l'appel de son parti à l'ouverture d'un dialogue national "global et inclusif" pour aller vers le "consensus". Même son de cloche chez les chefs des groupes parlementaires des partis islamistes du MSP et de l'alliance Ennahda, El-Adala et El-Bina qui défendent, à quelques détails près, l'option du dialogue et d'une solution politique à la crise multidimensionnelle. De leur côté, les chefs des groupes parlementaires des partis au pouvoir ont exprimé leur "soutien indéfectible" au gouvernement Ouyahia et au président Boutefilka. Farid Abdeladim