Il a été arrêté le 31 juillet 2016 à Sétif et accusé d'atteinte "aux préceptes de l'islam" à cause de ses publications sur sa page facebook. Un sit-in de solidarité avec le détenu Slimane Bouhafs a été organisé hier à la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel à Béjaïa. En effet, des militants des droits de l'Homme, des animateurs associatifs, des militants politiques... ont répondu présent à l'appel du collectif pour la libération de Slimane Bouhafs. Durant la prise de parole, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, Saïd Salhi en l'occurrence, a indiqué que "nous sommes là pour défendre un principe. Beaucoup d'entre vous ne connaissent pas Slimane Bouhafs ou sa famille, mais vous êtes là pour défendre le principe et défendre des droits", ajoutant que "ce sont tous les espaces d'expression qui sont attaqués. Restons solidaires". Et d'affirmer que "c'est un combat d'avant-garde que nous menons ici. Et à travers le cas de Slimane Bouhafs, un chrétien, qui assume s'être converti, nous pensons à tous les persécutés et des prisonniers politiques. Je pense notamment aux détenus qui sont en grève de la faim". Et à la veille de l'examen du procès, prévu le 26 septembre, Saïd Salhi semble confiant quant à son issue. "C'est possible. Et la mobilisation paie. Pour cela, restons cohérents et surtout solidaires." Il n'a pas manqué de saluer le courage de sa fille, Tilelli, qui est restée aux côtés de son père depuis le début. "Elle a donné l'exemple de l'amour pour son père d'autant que des mauvais esprits ont tout fait pour faire éclater la famille. Je salue ici depuis cette tribune son courage. Elle devait être avec nous mais elle a été retenue." Quant à Kader Sadji du Café littéraire de Béjaïa, il a déploré l'indifférence des partis politiques ou des syndicats, de l'éducation notamment, qui ne se sont pas emparés de telles questions alors que cela devrait être leur raison d'être, selon lui. Les membres du Collectif de soutien à Slimane Bouhafs ont appelé "tous les citoyens soucieux de l'avenir des droits humains, de la liberté de pensée et d'expression, et désireux de contribuer à lutter contre l'injustice, à venir se joindre massivement au rassemblement", afin d'appuyer la demande de libération conditionnelle introduite par la famille de Slimane Bouhafs, qui sera examinée le 26 septembre. Rappelons que Slimane Bouhafs a été arrêté le 31 juillet 2016 à Sétif et accusé d'atteinte "aux préceptes de l'islam" à cause de ses publications sur sa page facebook. Condamné en appel à trois ans d'emprisonnement et à 100 000 DA d'amende le 6 septembre 2016, Slimane Bouhafs a bénéficié d'une remise de peine de 16 mois dans le cadre d'une grâce présidentielle le 5 juillet 2017. Au vu de son état de santé physique et psychologique très affaibli, la famille de Slimane Bouhafs a constitué un dossier et introduit une demande de libération conditionnelle, qui sera examinée le 26 septembre. Amnesty International a appelé, pour sa part, les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition Slimane Bouhafs, qui purge une peine de 3 ans d'emprisonnement en raison de ses publications sur facebook. "Si la remise de peine de 16 mois dont il avait bénéficié, dans le cadre de la grâce présidentielle du 5 juillet, représente une bonne nouvelle, Slimane Bouhafs reste encore détenu dans la prison de Jijel. Sa condamnation et sa détention depuis juillet 2016 sont inacceptables. Slimane Bouhafs est un prisonnier d'opinion et sa condamnation est uniquement liée à son exercice pacifique du droit à la liberté d'expression", a conclu AI dans son communiqué. L'ONG intergouvernementale n'a pas manqué de rappeler que la Constitution algérienne, révisée en février 2016, garantit la liberté de religion, mais elle fait de l'islam la religion d'Etat. "Des dispositions vagues figurant dans le code pénal et l'ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, une loi adoptée en 2006, ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l'exercice pacifique de leur droit à la liberté d'expression, de religion et de conviction." M. Ouyougoute