Une assemblée générale est programmée pour le 7 octobre prochain afin d'évaluer cette action de protestation et les perspectives à tracer, en fonction du degré de réponse du ministère de tutelle. Le personnel d'intendance qui englobe les intendants, économes et gestionnaires des établissements scolaires, a entamé, hier, une grève de protestation de deux jours, qui a été suivie à l'échelle nationale à des taux jugés "satisfaisants et inattendus après une trêve de trois ans", d'après Mustapha Nouaouria, le président de la commission du personnel des intendants, affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Selon les estimations de M. Nouaouria, le mot d'ordre de grève lancé par la coordination qu'il préside a été suivi à 60% à l'échelle nationale, avec des pics dans certaines wilayas qui dépassent 75%, à l'instar de Tiaret où les intendants ont, non seulement fait grève, mais aussi pris l'initiative d'organiser un sit-in de protestation devant la Direction de l'éducation de la wilaya. Dans une daïra de Bordj Bou-Arréridj, le taux de participation à la grève a atteint 100%, a indiqué le président de la coordination des intendants, alors qu'à Guelma, il a été enregistré un taux de 70%, à Alger-Ouest autour de 50% et à Sétif le pourcentage des grévistes dépassait 70% durant la matinée. Idem pour la wilaya d'El-Oued. "Pour un début, après trois ans de trêve avec le ministère de l'Education, nous pouvons dire que ce taux est plus que satisfaisant, et nous ne nous attendions pas à un tel score", nous a confié M. Nouaouria qui reconnaît que "le taux de suivi était différent d'une wilaya à une autre". L'évaluation de cette grève aura lieu lors d'une assemblée générale qui se tiendra le 7 octobre prochain en présence des délégués de toutes les wilayas, et qui aura à juger également de la poursuite ou non de cette grève en fonction du degré de réponse du ministère de tutelle aux revendications soulevées, dira encore le président de la commission du personnel du corps d'intendance, en exprimant la détermination de ses collègues à aller au bout de leur protestation jusqu'à la prise en charge "sérieuse" de leurs revendications. Des revendications socioprofessionnelles qu'il a résumées pour nous, en rappelant notamment celle liée à "la promotion des ASE principaux et ASE au poste de sous-intendants, que le ministère de l'Education a promis de régler en 2014". "La prise en compte des diplômes des assistants économes et assistants gestionnaires, dont 90% ont des licences, voire des doctorats, et qui sont classés en bas du tableau." "La levée des discordances dans le statut particulier", "la révision des modalités d'octroi de la prime spéciale de scolarité de 3 000 DA", en expliquant que "la méthode actuelle comporte beaucoup de risques, qui font que chaque année des intendants sont victimes de vols de grosses sommes d'argent soit au bureau, soit en allant retirer l'argent". Notre interlocuteur a cité également la revendication inhérente à la vente des manuels scolaires par les librairies en contrepartie d'une marge bénéficiaire de 15%, alors que les intendants l'ont toujours fait sans bénéficier, pour autant, d'une quelconque rénumération ou prime. Pis encore, "on débourse même de nos poches pour rembourser toute erreur de calcul ou des pertes de change, au point que des litiges existent depuis des années et persistent jusqu'à aujourd'hui", a-t-il dit en outre, avant de rappeler le boycott de la vente des livres scolaires, cette année. AMAR R. [email protected]