Le tribunal de Sour El-Ghozlane a traité, hier, une affaire liée au trafic de stupéfiants dont un infirmier exerçant à la prison de Sidi Aïssa, un médecin psychiatre de l'hôpital de la même ville et un jeune chômeur de la ville de Bouira sont les principaux mis en cause poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation dont la délivrance d'ordonnances à des malades fictifs, l'utilisation de l'usurpation de fonction pour l'infirmier, la commercialisation de produits prohibés par la loi. L'affaire remonte à plus de 6 mois lorsque la police de Sour El-Ghozlane prend en filature un chômeur. En perquisitionnant le véhicule du suspect, elle découvre le pot aux roses : plus de 120 comprimés de psychotrope. Le jeune passe aux aveux. Le réseau est démantelé. Un gardien de prison et un psychiatre sont impliqués. Lors de l'audience, le principal accusé (infirmier) nie les accusations en prétextant que les psychotropes étaient donnés aux prisonniers pour les calmer. L'astuce était simple : l'infirmier qui se présentait au service de psychiatrie sous escorte avec un registre et des cartes de prisonniers pour impressionner le personnel, se faisait délivrer des ordonnances sans la présence des malades. Les produits achetés sont écoulés au marché noir. Pour le psychiatre, il a été mis en confiance par cet infirmier. Le jeune chômeur reconnaîtra qu'il vendait les psychotropes en contrepartie d'une marge bénéficiaire. Le procureur de la République requiert 20 ans de prison ferme et un million de dinars pour l'infirmier, et 15 ans de prison ferme et 500 000 DA d'amende aux deux autres inculpés. Le verdict est prévu pour la semaine prochaine. A. DEBBACHE