Le numéro deux du parti de Aït Ahmed n'y est pas allé avec le dos de la cuillère avec le pouvoir en dénonçant le projet d'amnistie de Bouteflika et la révocation “des indus élus” de la Kabylie. C'est à un véritable réquisitoire contre le pouvoir que s'est livré le premier secrétaire national du FFS, M. Ali Laskri, hier, à la Maison de la culture de Béjaïa où il a animé un meeting populaire devant une forte assistance dans le cadre de la commémoration du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps berbère. Le numéro deux du parti de Aït Ahmed n'y est pas allé avec le dos de la cuillère avec le pouvoir en dénonçant le projet d'amnistie de Bouteflika et l'éventuelle révocation “des indus élus” de la Kabylie. “Nos élus ne partiront pas”, assène-t-il avec force devant son assistance. “Le pouvoir veut normaliser la Kabylie en se fixant sur la révocation des élus pour faire passer ses réformes économique et politique”, poursuit-il. Le premier secrétaire national du FFS a réservé, tout au long de son intervention, un niet catégorique à deux questions majeures qui rythment actuellement l'actualité politique, à savoir le projet de loi sur l'amnistie générale et la révocation éventuelle “des indus élus”. “La légitimité populaire doit primer, et le crime ne doit pas être impuni dans une République”, a-t-il déclaré à ce sujet. “Ils veulent simplement absoudre tous les crimes”, soutient M. Laskri, avec force, concernant cette éventuelle loi à venir sur l'amnistie. Pour preuve, le numéro deux du FFS en veut au Chef du gouvernement pour s'être recueilli sur la tombe de Massinissa Guermah, avant-hier, à Beni-Douala. “Ceux qui ont résisté dans la région depuis la nuit des temps, dont les militants du FFS, ne sont pas à vendre”, déclare M. Laskri. Allusion faite ici aux délégués dialoguistes du mouvement citoyen de la région. Le premier secrétaire du FFS estime que “le moment est venu de réhabiliter le politique, et ce ne sont pas les coups de force du pouvoir contre nos militants qui nous feront reculer”. L'intervenant s'est longuement étalé sur les projets d'amnistie du président de la République dont aucune force politique ne saisit son esprit. Revenant à la révocation “des indus élus”, le premier secrétaire national du FFS réaffirme que “les élus de son parti ne partiront pas sur les injonctions du Chef du gouvernement”. L'orateur n'a pas manqué de lancer quelques fléchettes à ce sujet à l'adresse du FLN qui a appelé ses élus à se retirer. “Nous ne sommes pas des suivistes”, déclare-t-il à cet effet avant de relever “l'incohérence totale dans les dernières déclarations de Belkhadem”. L. O.