La cité universitaire Taleb-Abderrahmane (Cuta) de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, a été, dans la nuit de lundi à mardi, le théâtre d'échauffourées entre deux groupes d'étudiants. Selon des témoignages recueillis, hier matin, sur les lieux, tout a commencé quand un étudiant a fait l'objet d'une agression caractérisée perpétrée par un groupe de résidents. "Il était 21h, quand des étudiants, originaires de Batna, ont passé à tabac un étudiant originaire de Bir El-Ater (Tébessa). Selon les dires de certains résidents, les belligérants avaient déjà un passif et les hostilités ont débuté hors de la cité universitaire", témoigne un résident de la Cuta. "J'ai entendu des cris du côté des pavillons D et E. Les résidents en furie s'échangeaient des propos à la limite des obscénités. Certains étaient munis de bâtons. Ils sont venus venger leur ami qui venait d'être agressé. Je me suis alors précipité dans ma chambre avant que la situation ne dégénère", raconte un autre étudiant, visiblement choqué par ces scènes de violence à l'intérieur d'un campus universitaire. Alors que certains étudiants tentaient de ramener les belligérants à la raison, d'autres résidents sortent de leurs chambres et tentent de riposter. La scène filmée et partagée sur les réseaux sociaux montrait, effectivement, que la situation était tellement tendue et risquait de dégénérer à n'importe quel moment. Devant cet état de fait, les responsables de la Cuta ont fait appel aux services de la police pour tenter de disperser la foule. "L'intervention des policiers a permis de calmer les esprits. D'ailleurs, la plupart des étudiants se sont vite réfugiés dans leurs chambres. Les policiers sont restés jusqu'à une heure tardive de la nuit. Je n'ai jamais vu une telle situation dans l'enceinte d'une cité universitaire. C'est une honte !", s'insurge un jeune étudiant et résident de la Cuta. Contactée par nos soins, une source sécuritaire a confirmé que "des échauffourées ont opposé deux groupes d'étudiants et résidents de la Cuta. La situation a vite été maîtrisée grâce à l'intervention des forces de police. Pour le moment, on ne dénombre aucun blessé et aucune arrestation. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette violence et identifier les auteurs". En revanche, et selon les témoignages recueillis sur les lieux, un étudiant a été légèrement blessé lors des jets de pierres et d'objets contondants. Hier matin, la tension était encore vive. Plusieurs policiers en civil ont été déployés aux alentours alors que la sécurité a été renforcée devant les trois portails de ce campus. Cet état de fait remet au goût du jour la violence en milieu universitaire qui, d'année en année, s'amplifie sous le regard impuissant du ministère de tutelle qui peine à trouver des solutions. FARID BELGACEM