Les démocrates vont engager dans les prochains jours une nouvelle procédure de destitution (Impeachment) contre le président Donald Trump, alors que cette possibilité commence à faire son chemin aux Etats-Unis après l'affaire Manafort. Un groupe de démocrates s'apprête à introduire une résolution de destitution contre le chef de la Maison-Blanche avant la fête de Thanksgiving, a précisé le congressman Luis Gutiérrez, qui mène cette action. L'élu démocrate, un fervent opposant à la politique de Donald Trump, n'a pas communiqué cependant les motifs étayant la résolution, se contentant d'indiquer que les démocrates travaillaient actuellement avec des constitutionnalistes pour consolider cette demande, a rapporté la presse américaine. "Il est clair pour nous qu'il est inapte à la présidence des Etats-Unis", a déclaré Gutiérrez. D'autres démocrates pourraient se rallier à cette proposition, à l'instar de Steve Cohen, le représentant démocrate du Tennessee, qui avait annoncé en août dernier son intention de lancer une procédure d'impeachment pour destituer le président Trump après ses réactions aux protestations meurtrières de Charlottesville qui ont suscité l'indignation aux Etats-Unis. Dans le camp démocrate, l'option de destitution commence à faire son chemin, mais les leaders démocrates cherchent à décourager cette initiative de crainte de politiser les enquêtes en cours sur "le piratage russe". Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, ainsi que d'autres leaders démocrates préfèrent attendre les conclusions de ces enquêtes, en particulier celle menée par le procureur spécial Robert Mueller. Cet ancien chef du FBI a été nommé en mai dernier par le département de la Justice pour garantir l'indépendance de l'enquête sur une éventuelle collusion entre des proches du président américain et la Russie. Mais Gutiérrez a soutenu que "le délai d'attente est terminé", estimant que la mise en examen de Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Trump, pour douze chefs d'inculpation n'ont fait que renforcer cette demande de destitution. Deux autres élus démocrates, Brad Sherman et Al Green, représentant la Californie et le Texas, ont déjà introduit une résolution de destitution visant Trump. Al Green soutient qu'un vote de la Chambre sur la résolution de destitution "est inévitable" se félicitant de la coalition qui est en train de se constituer pour faire valoir cette demande. "Je ne suis pas pressé d'être le premier, mais je vais dire ceci : Nous devons le soumettre à la chambre", a déclaré Al Green dans un entretien à la gazette du Congrès, The Hill. Pour rappel, la résolution de destitution peut être introduite par un élu de la chambre des représentants comme une loi ordinaire. Si la résolution est adoptée, le comité judiciaire examinera l'affaire pour savoir si la procédure de destitution est recevable. Si c'est le cas, la chambre sera appelée à voter l'ouverture d'un procès en impeachment. Dans l'histoire des Etats-Unis, trois présidents ont fait l'objet de menace d'impeachment, à savoir Andrew Johnson, Richard Nixon pour l'affaire Watergate et Bill Clinton pour l'affaire Monica Lewinsky. R. I./Agences