L'une des solutions que le gouvernement semble privilégier a trait au partenariat public-privé (PPP). Des experts financiers attirent l'attention des pays qui optent pour cette formule et leur suggèrent de ne pas le faire sous contrainte budgétaire. Etant dans l'incapacité de financer seul tous les projets d'infrastructures de base et les investissements publics suite à la baisse drastique des revenus pétroliers, l'Etat décide de recourir à d'autres modes de financement. L'une des solutions que le gouvernement semble privilégier a trait au partenariat public-privé (PPP). Des experts financiers attirent l'attention des pays qui optent pour cette formule et leur suggèrent de ne pas le faire sous contrainte budgétaire. Car, à vrai dire, le PPP coûte plus cher que le financement classique. Toutefois, ce système présente des avantages, certains en termes d'efficacité, d'optimisation des coûts, de qualité... Ce qui rend ce dispositif plus intéressant et approprié pour baisser davantage la dépense publique, notamment en ces temps de crise. En termes plus clairs, "dans les projets traditionnels, tous les risques liés au dépassement des coûts, à l'allongement des délais, à la mauvaise préparation des projets... sont supportés par le secteur public. Dans les PPP, ces écueils sont transférés au privé. Et le paiement ne se fera qu'une fois l'infrastructure mise en service", explique Amar Grine, directeur général de la Caisse nationale des équipements pour le développement (Cned). Or, pour le schéma classique, dès que l'on passe commande pour le marché et les études, l'on commence aussitôt à payer. Le PPP n'est pas une forme de privatisation, mais le modèle de la concession reste le plus élaboré. Et l'Etat maintient son contrôle sur le projet. À la fin de ce contrat, l'Etat reprend possession de l'infrastructure concernée. Des exemples de projets déjà réalisés existent. L'on peut citer la gestion de l'eau à Alger, Tipasa et Blida, du port d'Alger. Quel modèle choisir ? Même s'il n'existe pas d'archétype standard, l'Algérie s'est quand même inspirée de l'expérience sud-coréenne, française et britannique. Cela dit, chaque pays adapte cette solution à ses besoins et prend en compte ses spécificités institutionnelle, juridique... Le PPP est à la base un contrat paraphé entre les deux parties qui, par conséquent, exige un cadre juridique et réglementaire. Un projet de loi a été annoncé dans le cadre du plan d'action du gouvernement en 2014 qui a évoqué le recours au secteur privé pour la fourniture du service public et la réalisation d'infrastructures à travers le PPP ou la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire approprié. Depuis cette date, aucun texte de loi régissant le PPP n'a été promulgué. "L'initiative émane du ministère de l'Industrie et une première consultation des différents départements ministériels a été effectuée", a affirmé, hier, M. Grine sur les ondes de la radio Chaîne III. "Pour le moment, le projet de texte suit son cheminement normal", ajoute-t-il. Par ailleurs, tous les secteurs d'activités sont éligibles à ce partenariat pour peu qu'ils soient attractifs pour les investisseurs. Dans certains secteurs tels que le chemin de fer, l'investissement demeure très lourd et n'attire pas les opérateurs. Ce n'est pas le cas des ressources en eau où, souligne le DG de la Cned, 15 projets de stations d'épuration ont vu la phase d'études achevée, mais qui, faute de finances, attendent toujours leur lancement ou leur dégel. Cependant, il est exigé des détenteurs de projets une bonne maturation des études avant l'octroi des financements. Car certains projets ont connu des surcoûts, un retard dans la réalisation et des malfaçons. Ainsi, tout projet, dont l'autorisation de programme dépasse les 20 milliards de dinars, doit avoir, au préalable, l'aval de la Cned qui reçoit les dossiers des études de la part de la Direction générale du budget. Il est recommandé, à ce propos, que la Cned soit sous l'égide du ministère des Finances. B. K.