"Il n'y a pas une élection qui ne se soit déroulée sans fraude, et ses deux principaux bénéficiaires en sont le FLN et le RND", accuse Menasra. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, n'a pas hésité à se déplacer, hier, à Oran, pour soutenir ses troupes qui, depuis les résultats du scrutin de ce 23 novembre, ne cessent de crier au scandale, jugeant que l'ampleur de la fraude à Oran "a dépassé toutes les limites". Dans un point de presse au siège local de son parti, il a indiqué que deux villes se sont particulièrement distinguées dans cette mascarade électorale, à savoir Oran et Annaba, alors que la représentation locale du MSP affirme avoir été spoliée "de la majorité dans pas moins de 6 communes et à l'APW". D'ailleurs, et à ce propos, des recours ont été déposés au tribunal administratif ainsi que des plaintes au pénal contre plusieurs responsables locaux de la daïra et de la wilaya qui seraient "les instigateurs de la fraude et de la falsification des PV dans la commune de Hassi Bounif". Autour des interrogations suscitées par la fraude, son ampleur et sa forme, M. Menasra estime que dans bien des communes, elle a été flagrante. "Nous parlons ici des cas de fraude pour lesquels nous avons des preuves, telles que les modifications des PV de dépouillement et le bourrage des urnes", expliquera-t-il, précisant qu'à Oran, par exemple, on se retrouve aujourd'hui dans une "configuration de parti unique". Puis l'orateur, interrogé sur l'origine de la fraude et au profit de qui, dira qu'"elle est devenue un système dans notre pays", affirmant qu'"il n'y a pas une élection qui ne se soit déroulée sans fraude et ses deux principaux bénéficiaires en sont le FLN et le RND". Il considère, par ailleurs, que le rôle de victime du RND ne lui sied pas puisque le président de la commission d'organisation des élections est le Premier ministre qui est également premier responsable du RND. L'autre preuve de ce système de fraude est l'absence de condamnation de fraudeurs, estimera-t-il encore. Pour l'heure, M. Menasra se refusera à anticiper sur la réaction et les actions de son parti au cas où les recours déposés ne seraient pas pris en considération. Il se contentera de dire qu'il espère que "les magistrats, dans l'examen des recours, seront justes et honnêtes" en laissant le choix aux cadres locaux du parti de se concerter avec les autres partis lésés. M. Menasra, tout en soutenant que le MSP est un parti d'opposition, reconnaît qu'il a progressé en termes de voix en dépit de la fraude. Le président du MSP critiquera, au passage, la presse, qu'il accuse de n'avoir pas couvert de manière équitable cette campagne électorale. D. LOUKIL