Dans cet entretien accordé à Liberté, Breton Loÿs Alexandrine, la présidente et petite-fille du fondateur du groupe français Argus, revient sur le lancement de Largus.dz, le marché algérien de l'occasion et les perspectives de son enseigne en Algérie. Liberté : L'Algérie est le 11e pays à lancer une cote d'occasion avec le groupe Argus. Qu'est-ce que cela vous fait en tant que présidente du groupe et petite-fille de son fondateur en 1927 ? Breton Loÿs Alexandrine : Sincèrement, je suis émue et très contente ! Comme à chaque lancement, je sens comme une aventure qui se dessine sur le long terme. C'est aussi sympathique d'être en Algérie où le mot Argus signifie beaucoup de choses finalement. L'Algérie est un pays francophone et avec lequel nous avons énormément de relations commerciales et pendant longtemps. Je pense que c'est important de jouer un rôle dans le futur marché de l'occasion. Quelle idée aviez-vous justement du marché de l'automobile algérien, notamment celui de l'occasion ? Je sais qu'il y a une restriction sur le marché du véhicule neuf. Quant à l'occasion, je sais pertinemment qu'il y a une forte demande et les prix sont extrêmement élevés. Finalement, on est dans une espèce d'anachronisme. Forcément, dès qu'on n'a pas accès à une voiture neuve, celle de l'occasion prend une valeur délirante. Du coup, ce serait bien que les choses reviennent à leur nature et à leur juste valeur pour que les Algériens puissent acheter ce qu'ils désirent et comme ils le souhaitent. Je pense que c'est très compliqué quand même. Quand je suis arrivée ici, j'ai été frappée par le nombre de voitures qui circulent, de la publicité affichée sur le neuf, de belles concessions, mais surtout l'amour que porte l'Algérien pour l'automobile. J'ai l'impression que cet amour est freiné. Quelles sont les spécificités sur lesquelles Argus s'est basé pour lancer Largus.dz en Algérie ? Je sais qu'on est là pour apporter du contenu, des outils et même du contenu rédactionnel. Mais, on a commencé par un travail de référentiels afin d'identifier toutes les voitures qui sont vendues et qui existent sur le marché algérien. Ce travail a été fait à Paris et on a dédié quelqu'un spécialement pour travailler dessus. Ensuite, la cote c'est une droite entre le prix du neuf et la valeur à zéro, c'est-à-dire celle de la destruction de la voiture. Cette courbe est plus ou moins pointue selon un nombre de critères, à savoir la marque, le kilométrage, le millésime, l'entretien, l'usage en général et les options. On a des espèces de théories qu'on doit confronter avec les acteurs qui travaillent en Algérie afin de savoir justement comment on devra orienter cette courbe. Y compris le volume sur lequel on doit intervenir. Est-ce que l'outil que vous proposerez aux professionnels est personnalisable ? Absolument. C'est un outil dédié aux professionnels et il est personnalisable. C'est-à-dire, tout le monde peut s'y retrouver. Autrement dit, n'importe quel concessionnaire peut utiliser cet outil valable à toutes les marques de voitures. Cet outil qui n'a aucune limite où toutes les marques automobiles sont représentées. Qu'en est-il des perspectives, notamment en termes d'introduction de nouveaux outils à partir de 2018 où Largus.dz sera totalement monétisé ? Pour vous dire, on n'a pas de limites intellectuelles pour accompagner Largus.dz. On développera tout ce que le marché nous demandera. On fera du logiciel et du contenu rédactionnel et on travaillera sur toutes les facettes de ce grand marché. Les perspectives sont intéressantes et on ne se limitera pas uniquement à la cote d'occasion. Je suis sûre qu'on aura du succès avec notre partenaire Mourad Saâdi et c'est un engagement qui s'inscrit sur le long terme. C'est un investissement durable. Entretien réalisé par : Farid Belgacem