Rattaché à la SGP Est-Sud-Est, cet établissement n'a cessé d'endurer au fil des ans des difficultés de trésorerie, dues à la mévente de ses produits et de la non-implication des pouvoirs publics appelés vainement à la rescousse par le collectif des travailleurs. Construite au début des années 1970, l'usine de céramique de Guelma, considérée à cette époque comme le fleuron de l'économie algérienne, est dans la tourmente depuis la crise de récession qui avait frappé de plein fouet notre pays en 1996, entraînant la fermeture de centaines d'entreprises publiques et engendrant la mise au chômage de dizaines de milliers de travailleurs. Rattaché à SGP Est-Sud-Est, cet établissement industriel dénommé ETER Algérie SPA n'a cessé d'endurer des déboires au fil des ans à la suite de sérieuses difficultés de trésorerie, de la mévente de ses produits en porcelaine et de la non-implication des pouvoirs publics appelés vainement à la rescousse par le collectif des travailleurs. En décembre 2007, l'usine fut rachetée par un ressortissant italien, détenteur majoritaire d'actions et par un industriel algérien qui avaient promis de la ressusciter et de relancer sa production en porcelaine dont la qualité est incontournable. Hélas, cette bouée de sauvetage s'était avérée illusoire puisque rien de concret n'avait été entrepris par les repreneurs qui n'avaient pas respecté leurs engagements. Des directeurs successifs avaient tenté de redresser la situation, mais faute d'injection d'argent frais, cet établissement s'enlisa et périclita au grand dam des travailleurs qui tenaient à leur outil de travail. L'actionnaire italien qui avait empoché des prêts bancaires avait mystérieusement disparu et les ennuis commencèrent. Des créanciers, en l'occurrence le fisc, la Cnas, la SDE Sonelgaz, l'agence foncière et d'autres parties poursuivirent en justice l'ETER Algérie SPA afin de récupérer leur dû. Le démantèlement avait affecté, ces dernières années, la ligne de production de porcelaine, le matériel de maintenance, des rampes de séchage des laboratoires, et la production cessa pour des raisons évidentes, sachant que l'énergie électrique avait été coupée par la SDE. Cette semaine, les 80 derniers travailleurs qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis une dizaine de mois, ont refusé l'accès au commissaire-priseur mandaté par l'autorité judiciaire et qui devait vendre aux enchères l'atelier des produits réfractaires à des clients issus de divers horizons. La situation demeure tendue, car le collectif des travailleurs affiche fermement sa détermination à s'opposer au démantèlement de son usine. HAMID BAALI