Le comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep qui s'est réuni hier à Mascate, sultanat d'Oman, pour sa septième réunion, a annoncé que l'Opep et les pays non membres de l'Opep ont atteint un niveau de conformité record sur l'accord de réduction de production. Dans un communiqué, publié sur le site de l'organisation, le comité ministériel conjoint a noté que sur un large éventail d'indicateurs, la première année de la déclaration de coopération a été un grand succès. En décembre 2017, l'Opep et les pays producteurs non membres de l'Opep ont atteint un excellent niveau de conformité de 129%, le plus élevé depuis le début de la déclaration de coopération. Le niveau de conformité moyen mensuel pour la première année de la déclaration de coopération a été de 107%. Le communiqué a précisé que les niveaux de conformité ont augmenté sur une base mensuelle, passant de 87% en janvier au niveau actuel. Le CCMM s'est déclaré satisfait des résultats globaux et a exhorté tous les pays participants à poursuivre et, dans la mesure du possible, à intensifier leurs efforts collectifs et individuels, dans l'intérêt de la stabilité du marché pétrolier. Il s'efforcera, par ailleurs, de maintenir ou de dépasser la conformité totale de tous les pays participants tout au long de l'année 2018. La prochaine réunion du JMMC est prévue en avril 2018 en Arabie saoudite, conclut le communiqué. Ce résultat semble satisfaire les signataires de l'accord mais, reste toutefois fragile pour envisager un quelconque retrait de l'accord. Hier, le ministre saoudien, Khaled Al-Faleh, a estimé que l'objectif de l'accord de rééquilibrer le marché "n'a pas été atteint et nous ne sommes pas près de le réaliser". "Certainement pas au premier (semestre). Je pense que cela prendra toute l'année 2018 pour atteindre un niveau normal", a-t-il ajouté en annonçant qu'il sera "plus précis en juin" à la prochaine réunion de l'Opep à Vienne. C'est d'ailleurs pour cela que l'Opep envisage d'aller encore plus loin que l'accord de réduction de la production, conclu en septembre 2016 à Alger. Selon l'Arabie saoudite, tête de file des pays membres de l'Opep, l'établissement d'un "cadre de coopération" à long terme entre les pays de l'Opep et ceux non membres de l'Opep serait le bienvenu pour soutenir les prix du brut. S'exprimant avant la réunion ministérielle Opep et non-Opep à Mascate (Oman), le ministre saoudien de l'Energie a déclaré : "Nous ne devons pas limiter nos efforts à des quotas de production en 2018. Nous devons parler d'un cadre pour notre coopération à long terme." Il s'agit de "prolonger au-delà de 2018 le cadre que nous avons établi, c'est-à-dire la déclaration de coopération" entre pays producteurs de l'Opep et pays non membres comme la Russie, a-t-il indiqué. Cet accord à long terme n'impliquera pas nécessairement les mêmes quotas de production que ceux en vigueur actuellement, a souligné le ministre saoudien. Un "cadre de coopération" sur le long terme visera à assurer aux producteurs, investisseurs, consommateurs et à la communauté internationale que l'accord "est là pour rester", a-t-il ajouté. Il s'agira de faire savoir que "nous allons travailler ensemble", a insisté Khaled Al-Faleh en précisant que d'autres pays producteurs de pétrole seront invités à rejoindre le groupe des 24 déjà engagés dans cette coopération. Saïd Smati