Les scandales se suivent, mais ne se ressemblent pas à l'APC de Tamanrasset. Sauf que, cette fois-ci, le mal vient de l'ex-P/PAC, A. H. Z., qui se serait arrogé le droit de signer des décisions d'attribution de lots de terrain antidatées. Actuellement membre élu de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset, le mis en cause a été dénoncé par l'actuel maire, en l'occurrence Cheikh Badi, qui peine à démêler l'écheveau de la situation chaotique dont il a héritée. "J'ai engagé une commission d'enquête composée de l'agence foncière, d'un représentant du service de l'urbanisme et de l'habitat, de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement ainsi que de l'APC pour mettre un terme aux desseins de cet ex-élu qui continue d'apposer indûment son cachet sur des documents officiels délivrés par l'APC. La commission a pour mission d'assainir définitivement le dossier relatif à l'attribution des lots de terrain", a-t-il déclaré. Pour commencer, il a été décidé de convoquer l'ensemble des bénéficiaires pour en identifier les faux. Vraisemblablement, l'opération donne du fil à retordre au P/APC qui est face à un problème des plus épineux. Sur les 3 000 lots existants, précise-t-il, 1 450 ont été distribués. Normalement, il en reste 1 550 à distribuer. Cependant, la réalité est tout autre puisque de nombreuses parcelles de terre ont été attribuées sous le manteau. Ce qui a favorisé la propagation illicite du béton et la transformation de la capitale du tourisme saharien en un immense bidonville viabilisé. Pour rappel, une commission d'enquête a été dépêchée du ministère de l'Intérieur dans cette collectivité, en juin 2015, pour faire toute la lumière sur l'affaire de détournement du foncier dans laquelle était impliqué l'ex-P/APC. Ce dernier a même été auditionné pour avoir signé des certificats de possession à blanc. Toutefois, l'affaire a vite été étouffée par le département de Noureddine Bedoui. À une question de Liberté sur cette affaire lors de son dernier passage dans la wilaya, le ministre a opté pour le silence en ne répondant pas à ce qui s'apparentait à un esclandre de taille dont fera certainement les frais la nouvelle composante de l'Assemblée populaire communale. Cette affaire est, selon l'édile municipal, appelée à engager une vaste opération de régularisation qui touchera toutes les cités affectées par l'excroissance de l'habitat illicite, et ce, en mettant en place un nouveau plan de morcellement et de lotissement en collaboration avec les services des Domaines publics. RABAH KARECHE