Une commission d'experts nationaux et internationaux était, hier, à Bouira, afin d'évaluer la production et la qualité de la pomme de terre. Cette expertise, laquelle a touché les wilayas d'Aïn Defla, Skikda, Mila, Sétif et Blida, fait suite, faut-il le rappeler, à l'affaire du refoulement de la pomme de terre algérienne au niveau de la douane russe. Ainsi et selon M. Farouk Slimani, exportateur de pomme de terre et consultant auprès de la société danoise Myco Seed, spécialisée dans les semences de pomme de terre, cet épisode russe n'était que de "la propagande médiatique", qui viserait selon lui, à nuire à l'image du pays. "La pomme de terre a été refoulée pour cause de manque de documents administratifs et la non-conformité avec la nouvelle loi russe. Rien de plus, rien de moins", a-t-il affirmé. Farouk Slimani soulignera également que la pomme de terre algérienne pourrait d'ici les prochaines années "inonder" les marchés européens, notamment avec la nouvelle variété Argos. De son côté, Finn Myllerup, un expert danois et président de la société Myco Mind, dont le siège social est établi à Give au Danemark, s'est montré quelque peu réservé à ce sujet. "Beaucoup reste à faire en Algérie en matière d'exportation, notamment quant au rapport qualité/prix", soulignera-t-il. Selon cet expert, les plus grosses lacunes enregistrées en Algérie sont liées aux standards internationaux. "On enregistre beaucoup de pertes lors de la campagne d'arrachage. Une production gâchée à cause notamment des moyens utilisés et le manque de qualification du personnel", a-t-il en outre déploré. Néanmoins, notre interlocuteur s'est félicité des progrès qu'a réalisés notre pays en matière de production de ce tubercule. "En l'espace de dix ans, votre pays a doublé sa production et s'est mis à l'exportation. C'est un point non négligeable." S'agissant de la production nationale de pomme de terre, l'alerte au mildiou est lancée. Finn Myllerup préconisera l'usage de la variété de semence la plus résistante au mildiou qui existe sur le marché. Il citera également la wilaya d'Aïn Defla, à l'ouest du pays, où cette maladie est très présente. "Il y a également d'autres variétés qui résistent à la sècheresse comme l'Argos, ou la Big Rosa qui s'adapte facilement au climat du pays et facile à cultiver. Il y a aussi El-Beïda, une variété conçue dans les laboratoires hollandais, connue pour sa grande productivité, et meilleure que la Spounta qui est généralement cultivée par la quasi-totalité des producteurs algériens", dira-t-il. D'autres producteurs de pomme de terre ont été consentants sur le traitement préventif de cette maladie, avant qu'elle ne se développe, mais certains parmi eux ont déploré les coûts onéreux des produits traitants. Il a été recommandé aux agriculteurs de procéder en premier lieu au respect des itinéraires techniques qui contiennent la rotation des cultures, les dates de semi, des fumures et amendement, et de l'alimentation en eau, afin d'éviter les pathologies. En somme, la protection phytosanitaire est la meilleure solution, et à moindre coût. RAMDANE B./FARid H.