Cette nouvelle solution, le palbociclib, d'origine américaine, a été présentée avant-hier soir à Alger, devant plus de 400 spécialistes en oncologie. L'arsenal des traitements ciblés du cancer vient d'être renforcé par le lancement d'une nouvelle molécule destinée principalement à l'inhibition des cellules du cancer du sein métastatique. Cette nouvelle thérapie dite ciblée vient révolutionner les étapes de la chimiothérapie et de l'hormonothérapie, puisqu'elle permet de rallonger la vie de quelques années des femmes atteintes de cancer métastatique et qui répondent favorablement à ce médicament alternatif. Cette nouvelle solution, le palbociclib, d'origine américaine, a été présentée, avant-hier soir à Alger, devant plus de 400 spécialistes en oncologie. Les oncologues nationaux étaient unanimes à souligner que cette molécule d'une nouvelle classe thérapeutique découverte en 2014 demeure une solution innovante qui redonne de l'espoir aux femmes algériennes souffrant du cancer du sein métastatique (CSM) dont le nombre augmente d'année en année. À la faveur de cette nouvelle thérapie, la femme souffrant du CSM (osseux) aura une survie de près de sept ans. Avant d'aborder la situation épidémiologique de cette maladie en Algérie, il est important de savoir que le CSM survient lorsqu'il se propage à d'autres parties du corps, telles que les poumons, le foie, le cerveau et les os. Les oncologues intervenus lors du Symposium international ouvert avant-hier à Alger ont insisté sur les bienfaits de cette option thérapeutique qui, du coup, contribuera à améliorer les perspectives des patients atteints de CSM. Par définition, cette nouvelle thérapie participera à inhiber la propagation des cellules cancéreuses. Ce type de cancer reste la première cause de mortalité en Algérie pour les femmes. Selon le Dr Samia Difi du CMPC d'Alger, qui a présenté la situation épidémiologique, 7 500 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Et 3 500 femmes meurent du cancer du sein. Au passage, l'oncologue du CPMC d'Alger n'a pas manqué de rappeler qu'en 2015, le Registre national de cancer a enregistré 10 744 nouveaux cas de cancer du sein. Ce chiffre sera démultiplié à partir de 2022 pour atteindre plus de 18 000 nouveaux cas par an. Le Dr Difi n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme en abordant l'incidence de l'âge de la femme qui oscille entre 50 et 59 ans. "Nous avons enregistré des cas de femmes souffrant de CSM, dont l'âge est de 30 ans." Pour endiguer et prévenir d'autres drames similaires, les participants ont plaidé pour le dépistage de masse pour réussir toute nouvelle thérapie découverte. Ce qui a inspiré, d'ailleurs, le Pr Bounadjer Adda, chef du service oncologie au CHU de Blida, pour dénoncer l'absence ou l'inexistence d'études sur le cancer en Algérie. Pour lui, le problème majeur pour la prise en charge du cancer en Algérie est l'absence des études. "Rares sont les cancéreux nationaux diagnostiqués qui ont été intégrés dans des études cliniques. Sur les 60 000 cancéreux algériens recensés, seuls 50 à 100 malades sont inclus dans les rares études réalisées en Algérie, alors qu'aux Etats-Unis, 51% des cancéreux sont intégrés dans des études. En France, 20 à 30% de malades sont intégrés dans des études. Ces études sont indispensables pour développer la prise en charge des malades", soutiendra le Pr Bounadjer. Il faut rappeler, enfin, que cette nouvelle molécule, qui a fait ses preuves ailleurs, attend juste le quitus du ministère de la Santé, puisque la demande de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du palbociclib a été déposée en janvier dernier. Hanafi H.