Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, se trouvait, hier, au Darfour pour s'enquérir sur place des besoins de cette région de l'ouest du Soudan, ravagée par une guerre civile et une grave crise humanitaire. M. Annan est venu au Soudan après avoir averti les protagonistes et les donateurs internationaux que le temps pressait et qu'il était impératif de parvenir à un accord de paix pour éviter un désastre humanitaire sans précédent. Au lendemain de ses entretiens avec les autorités à Khartoum, M. Annan est arrivé à Nyala, capitale de l'Etat du Darfour du Sud, et a visité le camp voisin de Kalma, l'un des plus importants camps de déplacés au monde. Il a indiqué aux journalistes qu'il voulait évaluer la situation sécuritaire et humanitaire dans ce camp surpeuplé, qu'il avait visité il y a un an. Le camp abrite quelque 110 000 personnes forcées de quitter leurs maisons en raison du conflit qui oppose depuis février 2003 les forces gouvernementales aux rebelles membres d'ethnies noires. “C'est l'une de mes plus importantes missions et je pense qu'il est nécessaire de venir voir mon équipe sur place et d'évaluer la situation”, a dit M. Annan lors de sa tournée du camp. Il a rencontré des leaders tribaux qui l'ont informé de violations des droits de l'Homme dans le camp. “Cela est totalement inacceptable et nous travaillerons avec les autorités pour assurer la protection des déplacés”, a dit M. Annan. M. Annan a aussi vu des représentants d'organisations soudanaises et internationales qui l'ont informé de la situation humanitaire dans le camp. La région risque des pénuries chroniques de produits alimentaires, les fermiers n'ayant pas été en mesure de semer avant la prochaine saison des pluies en raison des violences, écrit le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué. Au moment où les agences humanitaires tentent de faire face au flux de déplacés affamés au Darfour, la mission de paix de l'Union Africaine (UA) cherche aussi à renforcer ses opérations sécuritaires. L'UA a besoin de réunir un budget annuel de 460 millions de dollars pour renforcer cette force, dont les effectifs doivent passer de quelque 2 700 hommes actuellement à plus de 7 700 avant septembre.