L'état d'insalubrité qui gangrène les grandes agglomérations, l'atteinte à l'environnement et les eaux stagnantes dans les caves des immeubles, sont autant de facteurs qui favorisent la propagation de cette épidémie et bien d'autres maladies contagieuses. Même si aucun cas de l'épidémie du choléra n'a été officiellement enregistré, les habitants de Jijel vivent une situation de panique en raison des eaux usées qui ont envahi plusieurs quartiers et ruelles de la ville. En effet, tous les ingrédients sont réunis pour l'apparition et la propagation rapide de cette grave maladie qui a déjà fait des victimes dans d'autres régions du pays. L'état d'insalubrité qui gangrène les grandes agglomérations, les ordures jetées ici et là dans presque chaque quartier sans être ramassées à temps, l'atteinte à l'environnement et les eaux stagnantes dans les caves des immeubles, sont des facteurs qui favorisent la propagation de cette épidémie et bien d'autres maladies contagieuses. En l'absence d'une campagne de sensibilisation contre cette maladie hydrique, les citoyens qui ne savent même plus à qui s'adresser, n'ont eu d'autre choix que de se priver de la consommation de l'eau du robinet et des sources naturelles, préférant ainsi acheter des fardeaux d'eau minérale, même si sa dépasse leur capacité financière. "Mieux vaut prévenir que guérir, je préfère payer cher et avoir une eau propre que de me retrouver à l'hôpital", dira un habitant de la cité Mekasseb sur les hauteurs de la ville. En effet, la peur s'est emparée de la population de cette cité suite aux eaux usées qui dégoulinent dans chaque coin de rue dans un tableau désolant qui en dit long sur le laisser-aller des services concernés. Marcher à pied est devenu d'ailleurs impossible, a-t-on relevé. Le même constat a été fait dans le quartier Laâkabi à la sortie est de la ville. Le réseau d'assainissement vétuste a donné naissance à des égouts à ciel ouvert, transformant le quotidien des habitants en cauchemar interminable, notamment avec la propagation des rats et d'autres insectes vecteurs de maladies infectieuses. Dans la localité de Tassift de la commune de Taher, le danger ne cesse de planer notamment après l'annonce publiée par les services de l'Algérienne des eaux faisant état de la pollution de l'eau du robinet. Les habitants de Tassift ont fait savoir que l'eau potable qui coule dans les robinets dégage des odeurs nauséabondes, ce qui la rend impropre à la consommation, voire même nuisible à la santé. Cette situation de détresse a poussé les services de l'ADE à rassurer la population, précisant que l'eau du robinet est traitée minutieusement et d'une façon régulière, notamment à la station d'épuration de Kissir qui traite quotidiennement près de 100 000 m3 d'eau. Cependant, les notables de la ville ont appelé les autorités locales à organiser des journées de sensibilisation en collaboration avec des spécialistes, en l'occurrence les médecins, afin de faire connaître les dangers de cette épidémie, les méthodes de prévention et la conduite à tenir en cas d'apparition des symptômes du choléra. Il faut dire que la communication atone des services concernés a amplifié la panique en laissant le champ libre aux internautes pour décrire la situation selon leur propre vision. RAYAN MOUSSAOUI