Trois actions de protestation ont été enregistrées durant la journée d'hier dans les différentes localités de la wilaya de Béjaïa. Au chef-lieu, et à l'appel d'une association locale, des dizaines d'habitants du quartier Chemin des crêtes ont procédé, dès la matinée, à la fermeture de la trémie d'Aâmriw, obstruant la RN24 qui relie Béjaïa à Tizi Ouzou via Azeffoun. Les manifestants de ce quartier revendiquent, selon un membre de leur association, l'assainissement et le bitumage des ruelles de leur quartier, dégradées après les travaux de changement du réseau d'AEP, le changement du transformateur électrique pour mettre un terme aux chutes de tension fréquentes, le déplacement des poteaux électriques plantés au milieu de certains accès avec des fils conducteurs électriques isolateurs et l'inversion du sens interdit de la rue menant aux hauteurs de Sidi-Ahmed. "Le sens interdit doit être du sens Sidi-Ahmed vers Aâmriw pour désengorger notre quartier au niveau de la RN24", nous a déclaré sur les lieux de la protestation un membre de ladite association. "Ce sont des revendications sociales que notre association a, à maintes fois, portées à la connaissance de toutes les autorités, APC, daïra et wilaya, mais qui n'ont été suivies que des sempiternelles promesses de ces autorités", a-t-il tenu à souligner en rappelant qu'il y a cinq mois de cela, les riverains avaient mené une même action de protestation sur ce même lieu. Le P/APC de Béjaïa, Aziz Merzougui, s'est déplacé sur les lieux à la rencontre des manifestants pour les convaincre de libérer les voies publiques. En vain. "Il nous déclare que certaines de nos revendications le dépassent", rapporte un acteur associatif. Et c'est ainsi que les manifestants ont exigé la venue du wali sur les lieux. Il faut noter que la fermeture de ce carrefour d'Aâmriw a contraint les transporteurs urbains assurant les lignes Université vers le centre-ville, la gare routière, Sidi-Ahmed et Porte Sarrasine ainsi que ceux d'Ighil-Ouazzoug, de faire un détour via le quartier Seghir et la route des Aurès. Ce qui n'a pas manqué de créer des embouteillages monstres au niveau du quartier Seghir et de la route des Aurès. Dans la commune de Boukhlifa, ce sont les habitants du douar Biou qui ont procédé, hier, à la fermeture du siège de leur APC. Les manifestants réclament des autorités locales "l'alimentation en eau potable et le bitumage des chemins communaux". Selon l'association de ce douar, ses habitants sont marginalisés dans la répartition des PCD. Ils demandent "une répartition équitable et selon les priorités". Eux aussi ont exigé le déplacement du wali pour installer une commission qui va classer, par ordre, les priorités exprimées par chaque village. Contacté par téléphone, le maire de Boukhlifa, Mustapha Djaafri, balaie d'un revers de main "toutes les allégations" des manifestants. "Ils ne sont pas marginalisés dans la répartition de l'argent des PCD. Ils ont bénéficié de trois opérations, dont une enveloppe budgétaire de 10 milliards de centimes pour l'assainissement. Quant à l'argent du FCCL, c'est la commission mixte, DAL et APW qui distribuent cette cagnotte. Les APC ne font qu'énoncer les opérations qu'elles ont besoin de financer", a expliqué l'édile de Boukhlifa. Ce dernier accuse le RND d'être derrière cette action de protestation, se déclarant ciblé parce qu'il est d'obédience RCD. "Et j'assume ce que je dis", persiste-t-il. Dans la commune d'Aokas, ce sont les habitants des villages Tarament et Alouane qui ont procédé, hier, à la fermeture des sièges de l'APC, de la daïra, de l'Algérienne des eaux et de l'agence Sonelgaz. Les manifestants réclament, selon des sources locales concordantes, le raccordement de leurs foyers au gaz naturel, l'alimentation en eau potable et le bitumage des chemins communaux menant vers leurs villages. L. OUBIRA