La décision a été prise au cours d'une assemblée générale dont on craignait qu'elle provoque des débordements. Les partisans du syndicat ayant tenté de maintenir celui-ci, y compris en faisant appel à des individus étrangers au complexe. Répondant comme un seul homme à la convocation des instances syndicales locales, ils étaient plus de 3 000 entre cadres et travailleurs des différentes unités du complexe sidérurgique d'El-Hadjar à assister, hier matin, à l'assemblée générale extraordinaire visant à décider du sort du syndicat d'entreprise, dont le mandat est décrié. Une assemblée, dont on craignait le pire, au vu de la détermination farouche des partisans dudit syndicat à se maintenir en place malgré tout, allant jusqu'à tenter une contre-manifestation, le matin même, en faisant appel à des individus étrangers à l'usine, lesquels ont été dispersés par les éléments de la Gendarmerie nationale aux premières heures de la journée, apprend-on de sources sécuritaires. Un subterfuge qui a exaspéré les travailleurs les motivant encore plus à se prononcer massivement pour l'exclusion d'Amouri du syndicat et pour le renouvellement des 29 sections qui le composent. Ainsi, Fritah Kamel, SG de l'union de wilaya UGTA d'Annaba, accompagné de Belmouloud Mohamed Arezki, SG de la fédération de la métallurgie (FNTMMEE) et représentant de la Centrale UGTA ainsi que Maâtalah Chemseddine, qui assistaient à cette réunion en tant qu'observateurs et assistés d'un huissier de justice, ont pu constater d'eux-mêmes que la majorité écrasante des salariés du site industriel ne veulent plus de l'équipe dirigée par Amouri Noureddine. Cela, non seulement pour son incapacité à les représenter, mais pour son inféodation au député FLN et homme d'affaires, Baha Eddine Tliba, dont nul à Annaba n'ignore la mainmise sur la gestion de ce fleuron de l'industrie, qu'est le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, et les avantages qu'il peut en tirer. C'est d'ailleurs cette relation complice qui unit les deux hommes qui a été dénoncée par les initiateurs de ce mouvement de destitution quand ils se sont adressés aux travailleurs, à l'ouverture des débats. Lors de sa prise de parole, Maâtallah Chemseddine, en bleu de travail, n'a pas manqué, lui aussi, de dénoncer la mainmise de Tliba et d'inviter les salariés à demeurer vigilants contre l'ingérence étrangère et à se mobiliser pour barrer la route à quiconque pourrait nuire à la pérennité de leur outil de production. Devant le souhait de changement exprimé par plus de 2 000 d'entre les travailleurs présents, la délégation de responsables s'est retirée dans les bureaux de la direction générale du complexe en compagnie de 5 représentants de l'assemblée générale pour décider de la forme de dissolution des 29 sections syndicales et des modalités d'organisation des futures élections, qui devraient avoir lieu dans les tout prochains jours, apprendra-t-on plus tard, par la voix du SG de l'union de wilaya UGTA d'Annaba, Kamel Fritah. Ce dernier a, par ailleurs, rendu public le document faisant état de cette décision de dissolution desdites sections syndicales, qui a été prise, soulignons-le, par la centrale UGTA, en vertu des textes régissant les modalités de l'exercice du droit syndical. Par-delà le changement qui sera opéré au niveau du partenaire social, rappelons que des décisions de licenciement ont été notifiées aux directeurs des ressources humaines (DRH), de la communication, de la sécurité industrielle et du chef de département de sécurité considérés comme des hommes de l'incontournable Baha Eddine Tliba, pour incompétence et différents manquements à leur mission. Cette série de mesures a eu un retentissement, même hors des murs du site sidérurgique ; à Annaba où la rue est franchement opposée au député FLN, qui a la triste réputation d'homme à scandales. A. Allia