Les déperditions de l'eau potable enregistrées depuis quelque temps dans certains quartiers de la ville de Jijel semblent ne pas inquiéter les services concernés qui se rejettent la balle à chaque fois qu'un citoyen frappe à leur porte. Des quantités importantes du précieux liquide se déversent dans les caniveaux et les caves des immeubles sans que personne bouge le petit doigt pour stopper le gaspillage. Ce constat alarmant a été fait dans la cité des 400 logements de Camp Chevalier sur les hauteurs de la ville, où des centaines de litres d'eau par jour se jettent dans la cage d'escalier et le sous-sol du bâtiment favorisant ainsi la prolifération des maladies, des rats, des moustiques et bien d'autres insectes nuisibles. Outrés, les citoyens ont fait appel aux services de l'Algérienne des eaux (ADE) qui n'ont pas hésité à faire porter le chapeau à l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), précisant que leur société n'a pas la responsabilité de prendre en charge les fuites qui se déclarent dans les colonnes montantes des immeubles. Les habitants de cette cité ont même manifesté leur crainte quant aux maladies à transmission hydrique, notamment le choléra et la typhoïde, sans pour autant obtenir une réaction positive des services concernés, qui ont pourtant promis d'intervenir. "Nous ne savons même plus à qui nous adresser, l'ADE nous oriente vers les services de l'OPGI au moment où ces derniers s'en lavent les mains. Personne ne se soucie des maladies engendrées par les eaux stagnantes, encore moins du gaspillage d'eau", a-t-on confié. Un autre citoyen qui s'est déplacé à l'unité de l'OPGI sise au quartier Ekité a été étonné de la réaction du responsable qui était d'accord pour réparer la fuite, "à condition d'assurer le transport des ouvriers, faute de quoi les habitants devraient faire appel à un plombier !". Une situation de laisser-aller qui a suscité la colère des habitants de ce quartier populaire affectés déjà par l'absence d'hygiène et la prolifération des rats. "Que faut-il faire pour les inciter à effectuer leur travail ? Ce n'est pas normal qu'ils laissent une fuite aussi importante que celle-ci au moment où des dizaines de localités sont privées de cette denrée vitale !", s'étonne-t-on. RAYAN MOUSSAOUI