En l'absence d'une opération de dératisation dans divers quartiers de la commune de Jijel, la cité des 400-Logements dans la région du Camp Chevalier est confrontée depuis plusieurs mois à une inquiétante prolifération de rats. Ces rongeurs dont le nombre augmente très rapidement ont trouvé refuge dans les caves des immeubles, transformant la vie des habitants en véritable calvaire. Devenus le principal souci des riverains, ces animaux, rapides, rusés et dangereux à la fois, ont envahi la cité. Dans certains bâtiments, les rats pénètrent même à l'intérieur des maisons, sinon ils se déplacent sans aucune crainte dans les cages d'escalier. "Les services de l'APC n'ont jamais effectué d'opération de dératisation dans cette cité. Ici les rats et les souris poussent comme des champignons", soutiennent les habitants, et d'ajouter : "Nous sommes face à un danger, l'absence d'hygiène dans ces caves a engendré ce phénomène porteur de maladies. Nous avons peur pour nos enfants." En effet, lors de notre déplacement, les habitants nous ont ouvert les trois placards des compteurs d'eau, de gaz et d'électricité pour voir de près cette situation déplorable. Dans chaque étage, on s'aperçoit que des rats ont trouvé refuge à l'intérieur de ces placards. Ne manquant pas de souplesse, ces bêtes nuisibles grimpent jusqu'au dernier étage en s'accrochant à la tuyauterie d'eau et de gaz, sinon en passant par le réseau de canalisations qui les conduit directement à la salle de bain et aux toilettes. "À maintes reprises des rats se sont introduits dans nos chambres sans même qu'on connaisse leur provenance. Nous fermons absolument toutes les issues, en vain (...) Nous n'avons pas trouvé de moyen pour nous en débarrasser", témoigne un habitant. D'autres locataires qui ne savent plus à quel saint se vouer ont utilisé tous les pièges pour pallier cette situation aussi déplorable que dangereuse, mais la prolifération est visiblement plus rapide que leurs moyens archaïques. En effet, selon un vétérinaire à qui nous avons exposé le problème, "une femelle peut donner naissance à plus de 50 petits rongeurs par an", a-t-il expliqué. Pour ce qui est des risques, notre interlocuteur met en avant la leptospirose, ou la maladie du rat. "C'est une infection dangereuse transmise par l'urine de ces rongeurs", a-t-il fait savoir. Face à cette situation critique, une réaction des services de l'APC semble s'imposer afin d'écarter les menaces de ces maladies qui peuvent être fatales, notamment pour les enfants qui ne mesurent guère le poids du danger. RAYAN MOUSSAOUI