Plusieurs noms de la presse française ont apporté leur soutien aux journalistes algériens récemment incarcérés dont deux parmi eux vont comparaître demain devant le tribunal de BirMourad-Raïs. Dans une pétition en ligne, initiée par Reporter Citoyen et appuyée par la TéléLibre et l'Ecole des métiers de l'information (EMI), de nombreux journalistes, mais également des auteurs, y compris tunisiens et marocains, ont dénoncé la détention préventive de ces journalistes depuis le 23 octobre dernier et appelé à leur libération. "Sans préjuger des conclusions de l'instruction judiciaire, nous ne pouvons qu'exprimer notre profond étonnement et notre grave inquiétude face à l'extrême sévérité des mesures déployées à l'encontre de nos confrères. La détention préventive dans une telle affaire est totalement injustifiée. La liberté de la presse est un droit fondamental. Les libertés d'expression et d'opinion ne sont pas des délits", écrivent les signataires parmi lesquels le célèbre journaliste, président de Mediapart, Edwy Plenel, Hoda Saliby, journaliste, Courrier international, Jean Stern, rédacteur en chef de La Chronique d'Amnesty international France, Malek Khadraoui, directeur de publication de inkyfada.com (Tunisie), Jean Kouchner, journaliste, vice-président de l'Union internationale de la presse francophone, Jean Tortrat, secrétaire général adjoint du SNJ-CGT, Vincent Lanier, premier secrétaire général, Syndicat des journalistes, Ali Lemrabet, journaliste marocain, mais également François Gèze, éditeur, ou encore Simon Roger (Le Monde). "J'ai signé cette pétition en soutien aux journalistes algériens récemment emprisonnés car informer n'est pas un délit. Leur détention dans le cadre d'une affaire de droit de la presse est totalement injustifiée", a écrit, sur son compte Twitter, Edwy Plenel. Arrêtés le 23 octobre, puis placés en détention préventive, le rédacteur en chef et journaliste du site d'information Algérie Part, Abdou Semmar, et son collaborateur, Merouane Boudiab, ont été inculpés sur plainte du P-DG d'Ennahar, Anis Rahmani. Selon leur avocat, Me Abdelghani Badi, qui s'exprimait récemment dans la presse, ils devront répondre demain de deux chefs d'inculpation : "diffamation" et "atteinte à la vie privée". Quant à Adlène Mellah, directeur des sites d'information Algérie Direct et Dzair Presse, arrêté le 22 octobre et qui devrait comparaître le 13 novembre prochain, il est accusé d'"outrage aux institutions", "enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentement" et "atteinte à la vie privée". K. K.