Il est des situations inintelligibles, comme celle vécue par des locataires de logements sociaux dans les cités des 100 et 200-Logements sises à une enjambée du chef-lieu de la commune et de la daïra de M'chedellah, qui relèvent de l'aberration et dont l'issue qui semble à portée de main risque d'être plutôt funeste : ces bénéficiaires de logements, qui avaient été sélectionnés selon le critère de l'indigence, sont aujourd'hui sur le point d'en être expropriés pour les mêmes raisons. L'affaire remonte à l'année 2001, lorsque les locataires en question, en majorité des chômeurs, des malades chroniques appartenant à la catégorie sociale la plus démunie, heureux de figurer parmi les bénéficiaires de logements, ont pris connaissance d'un fait alarmant tout à fait inattendu qu'est la cherté du loyer mensuel pratiqué par l'Opgi et qui était de l'ordre de 1 710 DA. Un montant jugé trop élevé et hors de portée de la majorité de ces locataires qui subviennent difficilement aux besoins les plus vitaux de leurs familles, car d'autres charges impliquées par la consommation de l'eau, de l'électricité et du gaz se sont accumulées pour miner les économies de leurs ménages. N'étant pas en mesure d'honorer leurs échéances, ils avaient décidé d'ajourner le versement de leur loyer et de faire passer une pétition à travers laquelle ils réclamaient une minoration de leur dette en fonction de leurs capacités. Faute d'une suite favorable, la menace d'expulsion pèse désormais sérieusement sur eux. Outre l'extravagance du coût du loyer, ces résidents n'admettent pas que leurs voisins de la même cité, voire du même palier, parfois plus aisés, aient à payer un loyer trois fois moins cher que le leur (480 DA) et se disent désenchantés par une telle iniquité, dont même les responsables de l'Opgi ont du mal à se disculper. Cette affaire, qui n'a jamais pu captiver l'intérêt de quelque institution que ce soit, même celles qui en sont directement concernées, et ce, malgré les multiples requêtes adressées à tous les niveaux de la hiérarchie administrative depuis plus de quatre ans maintenant, a refait surface ces temps-ci avec la relance de la contestation par les comités respectifs desdites cités en réaction aux dernières mises en demeure dont ont été rendus destinataires une quarantaine de locataires récalcitrants, leur enjoignant de s'acquitter de leurs dettes sous peine de se faire expulser de leurs logements. SLIMANE ALLOUCHE