Le baril de Brent pour livraison en mars a dépassé les 60 dollars, hier en milieu de matinée. Pour la première fois depuis trois semaines et demie, le Brent a enregistré une hausse. Sur les deux dernières semaines, cette hausse est de 20%. Les craintes d'une surabondance de l'offre, qui ont fait plonger les prix, fin décembre, semblent s'atténuer avec les efforts de l'Opep. En effet, les producteurs de l'Opep ont limité leurs extractions, comme ils l'avaient promis début décembre. Des informations de presse sur la production de l'Opep semblent indiquer que le groupe et ses partenaires respectent déjà leur accord de limitation de la production, dont les objectifs ont été resserrés le mois dernier. "La production de l'Opep et de ses partenaires devrait encore reculer car l'accord n'est complètement appliqué que depuis début janvier", ont précisé les analystes de Commerzbank. Par ailleurs, les marchés continuent à réagir aux données encourageantes montrant que l'Arabie saoudite travaille assidûment à la réduction de ses exportations, ainsi que de sa production. Selon des informations du Wall Street Journal, Riyad prévoit même de réduire ses exportations de brut à environ 7,1 millions de barils par jour (mbj) d'ici à la fin janvier afin de faire monter les cours au-dessus des 80 dollars. "L'Opep et ses partenaires vont devoir rassurer le marché, qui reste inquiet d'un éventuel ralentissement de la croissance mondiale", ont prévenu les analystes de Goldman Sachs. Ce que semble faire l'organisation d'autant que "les producteurs sont prêts à reconduire l'accord ou à augmenter les réductions si le marché ne réagit pas", avait affirmé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis. Les cours ont bénéficié aussi de signaux encourageants pour la croissance mondiale en provenance de Chine et des Etats-Unis. Les autorités chinoises et américaines sont en pleine négociation commerciale à Pékin, qui, selon elles, sont susceptibles de déboucher sur une résolution. Les investisseurs espèrent que les pays pourront résoudre leurs différends. Les deux pays ont jusqu'au 1er mars pour conclure un accord qui devrait donner davantage de vigueur au baril. La Chine étant le plus gros importateur de brut. Le prix du Brent est en ce début d'année dans une courbe ascendante. Mais cela ne signifie pas que la partie est gagnée. En effet, des obstacles persistent, puisque l'augmentation des coupes imposées par l'Opep n'a pas eu pour effet de réduire l'offre de pétrole des Etats-Unis, qui a augmenté de 2 millions de bpj l'année dernière, pour atteindre un record mondial de 11,7 millions de bpj. Saïd Smati