L'appel à la grève générale, lancé sur les réseaux sociaux, a été massivement suivi, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou où, à l'exception de quelques rares pharmacies et structures de santé, tous les secteurs ont étés paralysés. Après une tournée dans toute la ville, aucun magasin n'a levé le rideau ce matin, avons-nous constaté. Aucune institution publique n'a également ouvert ses portes. C'est le cas des agences bancaires et postales, des agences de Sonelgaz et de l'ADE, des écoles, des crèches, des administrations et même des assemblées locales. Le secteur des transports était également complètement paralysé. Aucun bus de transport de voyageurs, public ou privé, n'était en circulation durant toute la journée. À vrai dire, la population avait déjà donné le ton la veille à travers une inhabituelle ruée sur les magasins et sur les pompes à essence afin de constituer des stocks de produits alimentaires et de carburant afin de pouvoir tenir durant les cinq jours de grève. En effet, une tournée dans quelques supermarchés de la ville et certaines pompes à essence nous a permis de constater cette détermination de la population à adhérer massivement à ce mot d'ordre de grève générale. La même situation a caractérisé la plupart des autres centres urbains. Les villes d'Azazga, de Larbâa Nath Irathen, de Drâa El-Mizan, des Ouacifs, de Tizi Gheniff, d'Aïn El-Hammam, de Drâa Ben Khedda et toutes les autres n'étaient plus que des villes fantômes. Même la zone industrielle d'Oued Aïssi n'a pas échappé à cette paralysie générale. Les travailleurs des sociétés implantées dans cette zone, telles que l'Eniem, Naftal et Sonacome n'ont pas rejoint leur lieu de travail, a-t-on appris de sources sur place. À noter que cette grève n'a, toutefois, pas empêché les citoyens d'improviser quelques marches. Ce fut le cas à Drâa Ben Khedda, à Tizi Ouzou ville et à Larbâa Nath Irathen où des marches de collégiens, appuyés par des citoyens, ont été enregistrées durant la matinée. Les mêmes slogans anti-système et anti-5e mandat ont été repris en chœur par les participants à ces marches. Seule l'université Mouloud-Mammeri où une rencontre de la communauté universitaire était prévue, à l'effet de débattre de la situation après la décision du ministre d'avancer les vacances scolaires, était en ébullition.