Les lycéens et les collégiens d'Alger sont sortis, hier, dans la rue, pour manifester contre le 5e mandat et le rejet du système. Brandissant emblème national ou pancarte, les élèves ont déserté les bancs des établissements dès la matinée pour apporter leur soutien à la révolte populaire contre le régime de Bouteflika. Affluant de partout, ils ont convergé, par groupes, vers l'esplanade de la Grande-Poste, au centre d'Alger, où ils ont tenu un imposant rassemblement. Les forces de sécurité se sont contentées d'observer cette manifestation. Les lycéens et les collégiens ont scandé à tue-tête des slogans hostiles au clan présidentiel et au système, les mêmes que ceux dejà entendus lors des grandes marches des vendredis ou des étudiants. Des slogans devenus de véritables tubes populaires. "Bouteflika le Marocain, pas de cinquième mandat", "On ne veut ni de Bouteflika ni de Saïd", (frère benjamin du Président), ou encore "Ouyahia, l'Algérie n'est pas la Syrie" sont, là, les slogans repris à l'envi par la masse de jeunes écoliers rassemblés au cœur de la capitale, pendant qu'ailleurs, notamment dans les cités de banlieues, leurs camarades battaient le pavé en entonnant les mêmes slogans. Pleins d'énergie, ils se rassembleront pendant plusieurs heures. Jusqu'à 14 heures, moment où ils décident de marcher vers la place Audin, sous les encouragements des passants. Là encore, ils observeront un long rassemblement avant de se disperser dans le calme. Parallèlement aux marches des lycéens, des rassemblements d'étudiants ont été observés dans les campus universitaires. Ils ont manifesté pour protester contre la décision, prise la veille, par le ministère de l'Enseignement supérieur d'anticiper la date des vacances universitaires, fixées, rappelons-le, pour hier. F. A.