à la place de L'Olivier, point de chute de la marche, la foule constituée de pas moins de 10 000 personnes, a tenu à se réapproprier toute la symbolique de la Fête de la Victoire longtemps célébrée par les seuls officiels. Au lendemain du nouveau message de Bouteflika jugé "provocateur" et à l'occasion de la Fête de la Victoire coïncidant avec le 19 Mars, les rues de Tizi Ouzou ont, à nouveau, fortement vibré, hier, au rythme des slogans exprimant le rejet de la prolongation du 4e mandat et exigeant le départ du système. Ils étaient des milliers, entre blouses blanches, étudiants, fonctionnaires et avocats, à prendre part à plusieurs marches distinctes organisées dans la matinée dans la ville des Genêts. Les manifestations ont débuté avec une marche des fonctionnaires de l'APC de Tizi Ouzou qui s'est ébranlée du siège de leur institution à 10h en direction du stade du 1er-Novembre. Tout au long de cet itinéraire, les centaines de travailleurs municipaux auxquels se sont joints plusieurs élus scandaient à tue-tête : "Djeïch, chaâb, khawa khawa", "Non au recyclage, système dégage", "Bouteflika dégage, Bedoui barra" Sur une de leurs banderoles on pouvait lire : "Système en état de mort cérébrale". La procession des fonctionnaires venait-elle à peine de dépasser le CHU Nedir-Mohamed, que les travailleurs de cette plus importante institution de santé dans la wilaya descendent dans la rue. La foule constituée de médecins, de médecins résidents, du personnel administratif et d'étudiants en médecine et en pharmacie se dirige alors vers la place de L'Olivier en empruntant la grande rue de Tizi Ouzou. Comme à chaque marche, les slogans portés sur des banderoles déployées ont encore révélé un génie inégalable des manifestants. "Ni le système ni le générique : dégagez", "On est dans l'obligation de soigner notre pays", "Pouvoir dégage, yaâni dégage", "Système dégage, la parole au peuple", "Ils ont des millions, nous sommes des millions", "Le système se demande qui organise les manifestations et le peuple s'interroge qui écrit les lettres du Président ?", "Même le cancer a seulement 4 stades et vous, vous en demandez un 5e, dégagez !", lit-on sur les banderoles et pancartes des blouses blanches. à la place de L'Olivier, point de chute de la marche, la foule constituée de pas moins de 10 000 personnes a tenu à se réapproprier toute la symbolique de la Fête de la Victoire longtemps célébrée par les seuls officiels. Deux gerbes de fleurs ont été déposées par des personnes âgées puis par un groupe de jeunes à la stèle des chouhada, appelée communément la Bougie. La levée des couleurs a été organisée ensuite par la foule qui a repris en chœur l'hymne national. La marche se disperse dans le calme, alors qu'au centre-ville, une autre marée humaine avance. Il s'agit de dizaines de milliers d'étudiants, facilement reconnaissables à leur banderole : "Université s'engage, système dégage". La marée humaine prend également la direction de la place de L'Olivier en scandant tantôt "Nehi el kaskita, arwah maâna", tantôt "Echaâb yourid isqat ennidham", "Système dégage !". Samir LESLOUS