à Béjaïa, la mobilisation contre le système ne fléchit pas. En effet, deux marches ont été organisées, hier, par les populations de Kherrata et d'Aokas pour rejeter l'application de l'article 102 et réclamer le changement du système. En effet, à Kherrata, où la première marche contre le cinquième mandat au niveau national a été organisée le 16 février dernier, la population est descendue pour la septième fois, hier, en grand nombre, pour réitérer son appel au changement du système et à l'application des articles "7" et "2019". La manifestation a démarré du stade communal de la localité où des centaines de personnes se sont rassemblées dès les premières heures de la journée. À 10h, la procession humaine s'est ébranlée sous les cris de "Y en a marre de ce système", "Système dégage" ou "Makanch système, kayene mafia" (il n'y a pas de système, il y a une maffia). Drapeaux amazigh et national à la main, les manifestants ont arpenté l'avenue principale de la ville en scandant des slogans appelant à la fin du système en place et contre "le coup d'Etat constitutionnel". "Les veuves et les orphelins sont les grandes victimes de ce système", "Le peuple s'engage, système dégage", "Non à l'article 102", "Non au coup d'Etat constitutionnel" ont été, entre autres, les slogans lus sur des banderoles et autres pancartes brandies par les marcheurs. Dans une ambiance festive, les quelque 5 000 manifestants, dont des femmes, ont pris la direction du siège de la daïra où ils se sont dispersés en début d'après-midi dans le calme. À Aokas, une marche similaire a été organisée. Au slogan "Système dégage" s'est greffée une autre revendication : celle de la lutte contre la mafia du foncier au niveau local. En effet, hier, et à l'appel du collectif associatif d'Aokas, des milliers de citoyens de cette station balnéaire ont battu le pavé pour appeler à la fin du système et dénoncer l'accaparement des biens et des espaces "sous le couvert d'investissement" au niveau de la localité. La marche s'est ébranlée de la place Katia-Bengana et les milliers de citoyens présents ont scandé des slogans pour le départ du système et pour la "préservation des biens et des espaces publics". Les manifestants, qui ont arpenté les rues de la ville, ont également exprimé leur solidarité avec des militants associatifs de la localité ayant fait l'objet d'intimidations dernièrement. "Système dégage !", "Pouvoir assassin !" ont scandé les manifestants le long de l'itinéraire de la marche. Pour rappel, le collectif associatif, qui a appelé à cette action, avait dénoncé dans une déclaration rendue publique dernièrement "l'acharnement policier" contre les militants associatifs de la localité tout en pointant du doigt la mafia du foncier qui veut se redéployer à la faveur de la situation actuelle que vit le pays. "Le collectif reste vigilant quant à la volonté de redéploiement de certains barons mafieux locaux qui tentent de surfer sur la situation pour revenir en force. La mobilisation doit demeurer et se renforcer contre les lobbies locaux et leurs serviteurs administratifs", ont noté les membres du collectif d'association . H. KABIR