Afin de rendre effectives toutes les revendications exprimées durant 10 semaines de manifestations populaires, les acteurs de la société civile appellent l'ensemble des Algériens à rester solidaires et unis, à renforcer leur mobilisation et à maintenir le cap. À l'issue de sa première rencontre nationale, tenue avant-hier, samedi 27 avril, à Alger, le Collectif de la société civile algérienne pour une transition démocratique et pacifique, regroupant pas moins de 28 associations et syndicats autonomes, a décidé d'organiser prochainement "une conférence nationale ouverte" devant permettre de jeter les premiers jalons de la nouvelle République algérienne tel que revendiqué par le mouvement populaire né le 22 février dernier. Les participants à cette rencontre nationale dédiée à la mémoire de Ramzi Yettou, martyr du mouvement populaire, "une victime des violences policières", réitèrent les principaux points de la feuille de route pour l'instauration de la nouvelle République, éditée à la naissance du collectif le 18 mars 2019. "La révolution démocratique en cours veut en finir avec le système. Elle appelle à l'ouverture d'une transition politique pour construire de nouvelles institutions. L'intérim constitutionnel instauré le 2 avril dernier, sous l'impulsion de l'état-major de l'ANP, est un processus mort-né. Il ne peut pas y avoir d'élection présidentielle le 4 juillet prochain", note-t-on dans la déclaration sanctionnant les travaux de ce premier conclave des organisations de la société civile. Pour les conclavistes d'Alger, la sortie du cadre prétendu de la Constitution s'impose naturellement pour aller à la rencontre des nouveaux acteurs de la scène publique algérienne depuis la libération des initiatives populaires le 22 février dernier. À ce titre, ils travaillent pour l'émergence d'un point de vue populaire fort dans la transition, à travers la convergence de toutes les dynamiques, syndicales, citoyennes et politiques qui œuvrent pour le même objectif, à savoir, l'instauration d'une nouvelle République. Les acteurs de la société civile présents à cette réunion ont tenu à saluer au passage "la qualité exceptionnelle de la mobilisation populaire pacifique qui a permis d'ouvrir une nouvelle période historique du pays et de rendre possible la réalisation des rêves de liberté et de justice des Algériennes et Algériens". Afin de rendre effectives toutes les revendications exprimées durant 10 semaines de manifestations populaires, ils appellent l'ensemble des Algériens à rester solidaires et unis, à renforcer leur mobilisation et à maintenir le cap. Dénonçant le recours "toujours renouvelé" à la répression contre la population et aux interpellations de citoyens qui expriment pacifiquement leurs revendications légitimes, les signataires de ladite déclaration appellent à la "levée immédiate des lois liberticides", estimant que "le dispositif répressif des libertés de l'ère Bouteflika est resté tel quel". Par ailleurs, ils déplorent l'absence de volonté politique du pouvoir pour donner une issue à la revendication populaire de changement radical du système.