Les discussions entre le Conseil militaire au pouvoir au Soudan et les leaders de la contestation vont reprendre aujourd'hui, après une pause de 72 heures, a annoncé hier l'armée soudanaise dans un communiqué. "Le Conseil militaire annonce la reprise dimanche des discussions avec l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC) au palais présidentiel", a indiqué l'armée, qui a suspendu mercredi soir le dialogue avec les meneurs de la contestation, en réclamant que soient levées les barricades installées à Khartoum. Les leaders de l'ALC, fer de lance du mouvement, ont regretté cette suspension mais affirmé vouloir maintenir la mobilisation. Des manifestants ont démantelé vendredi les barricades mais ont menacé de les rétablir si les généraux ne reprenaient pas les négociations sur un transfert du pouvoir. Vendredi soir, la communauté internationale avait appelé à une "reprise immédiate des pourparlers" au Soudan entre les militaires et les meneurs de la contestation pour déboucher sur une transition "vraiment dirigée par les civils", a déclaré un haut responsable américain au terme d'une réunion à Washington. Le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique, Tibor Nagy, a réuni des représentants de l'Union africaine, de l'ONU, de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Norvège "afin de coordonner les efforts pour encourager" les parties "à trouver un accord le plus rapidement possible sur un gouvernement intérimaire" qui soit "le reflet de la volonté des Soudanais". "Nous avons aussi exprimé notre préoccupation au sujet des récentes violences de la part des forces de sécurité contre les manifestants", a-t-il ajouté, appelant les généraux à "autoriser les manifestations pacifiques et à tenir pour responsables les auteurs de ces violences". Il a enfin assuré qu'un soutien à un futur gouvernement de transition à direction civile avait été discuté par les institutions et pays présents à Washington. Hier, l'opposition a lancé une campagne en faveur d'une désobéissance civile pacifique pour mettre la pression sur l'armée, ont rapporté les médias locaux. L'appel avait été lancé il y a quelques jours, mais il a été suspendu, après que le Conseil militaire de transition a accepté de lancer un dialogue constructif avec l'ALC. R. I./Agences