Le parti de Mohcine Belabbas n'accorde pas de crédit aux convocations et autres arrestations de toute une flopée d'anciens ayant eu à exercer des responsabilités de premier plan durant le règne de Bouteflika qui, selon lui, n'est pas un signe d'indépendance de la justice. La grande mobilisation des marches du 14e vendredi de l'insurrection citoyenne, malgré le jeûne et le grand dispositif policier déployé, a fait paniquer les tenants du pouvoir. C'est là une affirmation que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a soutenue, dans un communiqué rendu public hier et sanctionnant la réunion de son conseil national tenue vendredi 24 mai : "La panique qui s'est emparée des centres de décision en ce 14e vendredi de manifestation indique que la détermination des populations est la seule voie pour en finir avec un système politique inique." Pour lui, la jeunesse algérienne a, jusqu'ici, "fait preuve de maturité, de patience et de détermination" dans sa "contestation de l'ordre établi". Un ordre établi qui a fait le choix de "s'en tenir à un agenda essentiellement électoral (...)" qui est placé au centre de la lutte pour le pouvoir. Et au parti de Mohcine Belabbas de critiquer, à nouveau, le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, en prenant acte de l'"offensive" de celui-ci pour "contourner les revendications du mouvement populaire et de son obstination à organiser une élection présidentielle sous un nouveau rapport de force clanique". "Le chef de l'armée, au prix d'un déni de la réalité, continue à vouloir imposer ses vues et ses ‘solutions' à coups de menaces et autres anathèmes contre tous les courants politiques progressistes et les activistes qui réclament un véritable processus de construction d'un Etat de droit", a-t-il relevé. Plus que jamais sceptique, le RCD n'accorde pas beaucoup de crédit aux convocations et autres arrestations, ces dernières semaines, de toute une flopée d'anciens ayant eu à exercer des responsabilités de premier plan durant le règne de Bouteflika qui, selon lui, n'est pas un signe de l'indépendance de la justice, même si "dans un Etat de droit personne n'aurait été surpris de la comparution des Ouyahia, Sellal, la cohorte de ministres cornaqués par les Bouteflika ou de Kouninef, Haddad, Tliba et Zoukh devant la justice". "Si on veut que la justice et rien que la justice s'exerce, en plus de l'indépendance dont elle doit jouir, y compris vis-à-vis de l'opinion publique, elle doit déjà commencer à réfuter le caractère sélectif de ces interpellations en convoquant toute la 3issaba", a soutenu le RCD. Pour lui, l'ancien président "doit être entendu sur ses actions et sur l'activité de ses collaborateurs, car c'est là, aux yeux du parti de Mohcine Belabbas, l'unique gage de crédibilité pour que ce qui est présenté comme une opération mains propres ne soit pas dans les faits une chasse aux sorcières". Et d'enfoncer le clou : "Y a-t-il des obstacles pour que la justice convoque l'ex-chef de l'Etat pour l'entendre ? Là est la question sur laquelle elle est attendue. Se peut-il que le chef de l'état-major, qui a pris la tête de la croisade contre la ‘bande', ait une réponse ?" Plus que jamais en phase avec la rue, le RCD appelle "à la mobilisation la plus large pour investir tous les espaces de lutte et de débat et à la solidarité pour venir à bout des prétentions des tenants de la contre-révolution".