Celui qui sera élu devra obtenir le soutien des 28 et la majorité absolue au Parlement européen, soit 376 voix. Les traités prévoient que les chefs d'Etat et de gouvernement proposent un candidat sur lequel le Parlement se prononce. Les négociations pour l'élection des responsables des institutions européennes ont commencé par de profondes divergences entre les deux poids lourds de l'Union européenne, la France et l'Allemagne. Les deux n'étaient pas d'accord mardi soir au sujet de l'élection du successeur du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, ont rapporté les médias à Bruxelles, au lendemain de l'annonce des résultats définitifs des élections européennes qui ont vu l'extrême droite se placer à la troisième position avec 115 sièges, juste derrière les Conservateurs et les Sociaux-démocrates. "Personne n'est intéressé par un conflit inter-institutionnel", a prévenu le président du Conseil européen Donald Tusk à l'issue d'un sommet extraordinaire mardi soir à Bruxelles, convoqué pour tirer les leçons des élections. Celui qui sera élu devra obtenir le soutien des 28 et la majorité absolue au Parlement européen, soit 376 voix. Les traités prévoient que les chefs d'Etat et de gouvernement proposent un candidat sur lequel le Parlement se prononce, et doivent pour cela "tenir compte" du résultat des élections. Comme l'a résumé la chancelière allemande Angela Merkel: "Nous soutenons notre candidat: Manfred Weber, d'autres soutiennent le leur, c'est clair". Chef de file du Parti populaire européen (PPE, centre droit), première force politique au sein du Parlement et famille politique de Mme Merkel, M. Tusk ou encore M. Juncker, le Bavarois Manfred Weber revendique le poste. Mais côté français, le président Emmanuel Macron, dont la liste Renaissance va venir gonfler les rangs des centristes libéraux dans l'hémicycle, a rejeté toute "automaticité" pour la candidature des chefs de file, ou "spitzenkandidaten" selon le jargon bruxellois, un message relayé par Donald Tusk. Pour Emmanuel Macron, la France, "affranchie de la prison des spitzenkandidat" aura pour rôle "de construire un rassemblement dynamique, crédible et qui correspond au projet". Outre M. Weber, les prétendants des deux autres principaux groupes sont le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans et la libérale danoise Margrethe Vestager. Le président français compte sur les soutiens des huit chefs d'Etat ou de gouvernement de la famille libérale et cherche l'appui des cinq dirigeants socialistes. Selon le quotidien français Le Monde, Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE avec Londres sur le Brexit et vice-président du PPE, pourrait être candidat à la tête de la présidence de la Commission européenne. "M. Barnier n'est pas officiellement candidat à une haute fonction européenne, mais il mène une campagne plus ou moins discrète. Il pourrait être l'une des cartes de réserve d'Emmanuel Macron", a rapporté Le Monde. Mais la bataille ne fait que commencer et elle risque de s'exacerber dans les jours et semaines à venir. Lyès Menacer/Agences