En attendant la reprise du dialogue entre les militaires et les contestataires, les commerces et les entreprises étaient toujours fermés hier à Khartoum, au troisième jour d'un mouvement de désobéissance civile lancé par la contestation. L'opposition soudanaise a formulé de nouvelles propositions de sortie de crise, tout en maintenant la pression sur le terrain à travers le mouvement de désobéissance civile, même si le dialogue n'est pas encore rétabli avec le Conseil militaire de transition. Selon le journal al-Intibaha, la réunion de l'opposition soudanaise a permis de s'entendre sur le nom de Abdallah Hamdouk pour le proposer comme Premier ministre du prochain gouvernement. Pour rappel, cet expert des Nations unies en économie a été déjà proposé en septembre 2018 à la fonction de ministre des Finances, mais il avait décliné l'offre. Cette nouvelle proposition vient s'ajouter à celle de huit représentants, dont trois femmes, au sein du Conseil souverain, dans le cadre de la médiation du Premier éthiopien Ahmed Abiy. Pour rappel, ce dernier avait effectué une visite dans la capitale soudanaise, où il avait rencontré les représentants des deux parties. Maintenant, c'est au tour des Etats-Unis de lancer une nouvelle tentative. Le département d'Etat américain va dépêcher un émissaire dans la capitale soudanaise, dans le cadre d'une tournée africaine du 12 au 23 juin, pour rencontrer des représentants de la contestation et des membres du Conseil militaire de transition en vue de relancer le dialogue. Il s'agit du secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique, Tibor Nagy, qui "appellera à la fin des attaques contre les civils", avant de se rendre au siège de l'Union africaine pour évoquer avec ses responsables les efforts pour soutenir une solution politique au Soudan, selon le département d'Etat US. En attendant la reprise du dialogue entre les militaires et les contestataires, les commerces et les entreprises étaient toujours fermés hier à Khartoum, au troisième jour d'un mouvement de désobéissance civile lancé par la contestation, qui entend maintenir la pression sur le Conseil militaire de transition malgré la répression. Des autobus des transports publics étaient de service hier matin dans certains secteurs de la capitale, mais les principaux quartiers d'affaires de Khartoum étaient fermés et la circulation réduite, selon les médias locaux. La contestation a affirmé que l'action de la "désobéissance civile" se poursuivrait jusqu'à l'"instauration d'un pouvoir civil". Il y a lieu de signaler que le Soudan a été totalement coupé du monde lundi avant le rétablissement dans la nuit des lignes de connexion internet de Sudatel, le principal fournisseur d'accès dans le pays. Promettant que cette action allait se poursuivre, les manifestants soudanais devraient faire face cependant aux conséquences de cette mobilisation qui accentue le malaise économique du pays.