Après une semaine de "guerre" de déclarations entre Washington et Téhéran, le président américain a estimé hier que "rien ne pressait" pour résoudre les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran. "Nous avons le temps. Rien ne presse, ils peuvent prendre leur temps. Il n'y a absolument pas d'urgence", a déclaré Donald Trump à Osaka au Japon pour participer au Sommet du G20, alors qu'il n'écartait pas il y a quelques jours une "guerre" contre les Iraniens. "Espérons que cela va finir par s'arranger. Si cela se résout, tant mieux, sinon vous en entendrez parler", a-t-il ajouté. Lui emboîtant le pas, Mark Esper, secrétaire américain à la Défense par intérim, qui cherche lui aussi visiblement à calmer les inquiétudes, a assuré jeudi à l'Otan que son pays ne voulait pas d'un conflit avec l'Iran. "Notre propos est d'amener l'Iran à négocier un accord durable", a-t-il assuré. Ceci dit, si Washington veut un nouvel accord avec l'Iran, bien au contraire les responsables de ce dernier sont catégoriques sur le sujet en insistant que l'accord conclu en 2015 n'est pas négociable. Voilà des propos apaisants, qui tranchent après la série d'incidents et d'invectives de la semaine écoulée entre les deux parties. Le pic avait été atteint lorsque l'Iran a abattu un drone américain, le 20 juin, après une série d'attaques d'origine inconnue contre des tankers attribuées par Washington à Téhéran qui a démenti. Dans ces circonstances très tendues, qui font craindre un embrasement, Donald Trump avait évoqué mercredi soir la possibilité d'une guerre courte contre Téhéran. "Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire. Et je ne parle pas de troupes au sol". Réagissant à cette déclaration, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, a affirmé dans un message sur Twitter destiné, selon lui, à corriger certaines "idées fausses" du président américain qui "menacent la paix", que l'idée d'une "+guerre courte+ avec l'Iran est une illusion". Hier, des représentants des Etats encore parties à l'accord nucléaire signé en 2015 (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne, Iran et Russie) se retrouvaient à Vienne pour faire le point sur l'application du texte. Pour rappel, les Européens pressent l'Iran de ne pas commettre "l'erreur" de se retrouver en violation de ses engagements. Après leur retrait de l'accord en 2018, les Etats-Unis ont rétabli des sanctions économiques qui asphyxient l'économie iranienne et privent Téhéran des bénéfices qu'il attendait de ce pacte. La crise au long cours qui caractérise depuis 40 ans les relations entre les Etats-Unis et l'Iran connaît depuis environ deux mois un nouvel accès de fièvre, sur fond d'escalade dans la région du Golfe et d'inquiétudes pour la survie de l'accord nucléaire, menacé depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés.