Les RN80 et 21 sont encombrées d'une file de camions chargés de tonnes de tomate fraîche destinée à l'unité de transformation implantée à El-Fedjoudj. La campagne de la tomate industrielle a démarré ces derniers jours dans la wilaya de Guelma, qui dispose de milliers d'hectares consacrés à cette filière où les pouvoirs publics accordent des avantages particuliers aux producteurs. Les RN80 et 21 sont encombrées d'une file interminable de semi-remorques, gros camions, camionnettes et remorques chargés de tonnes de tomate fraîche industrielle destinée à l'unité de transformation implantée à El-Fedjoudj et appartenant à un opérateur économique du secteur privé. Nous nous sommes déplacés sur les lieux et avons constaté de visu la présence de centaines de véhicules stationnés sur le bas-côté de la chaussée et qui progressent tels des escargots en attendant leur destination finale. Sous un soleil de plomb, les conducteurs ont quitté leurs cabines pour s'asseoir sous des arbres en quête d'un peu d'ombre. L'un d'eux nous affirme : "Nous sommes dans l'obligation d'attendre un ou deux jours pour parvenir enfin à la conserverie. Nous n'avons pas le choix et nous sommes contraints de prendre notre mal en patience durant cette période caniculaire !" Un fellah, possédant un champ de culture de tomate industrielle de plusieurs hectares dans la commune de Belkheir, exprime sa colère : "La récolte de ce produit sensible se dégrade vite sous l'effet de la chaleur et nous appréhendons des pertes lors de ces attentes interminables. La tomate pourrit rapidement et une odeur insoutenable se dégage des camions d'où suinte un liquide visqueux ! Nous louons des camions pour le transport vers l'usine de traitement et nous payons rubis sur l'ongle leurs propriétaires et leurs chauffeurs pour une durée conséquente ! Chaque année c'est le même scénario qui se renouvelle en dépit des moyens humains et matériels déployés par ce transformateur !" De toute évidence, les producteurs de la tomate industrielle sont soumis à une attente prolongée pour livrer leurs produits, car à l'usine concernée, c'est le branle-bas de combat pour assurer rapidement la réception. Aucune solution miracle n'existe pour activer la cadence et chacun doit se soumettre à cette corvée récurrente. HAMID BAALI