L'émissaire de l'ONU en Libye avait présenté une nouvelle feuille de route pour sortir de l'impasse politique et sécuritaire à Tripoli. Mais les parties libyennes ne semblent pas prêtes à reprendre le dialogue, en témoigne la poursuite des violences armées à Tripoli. Plusieurs pays se sont rencontrés vendredi dernier à Paris pour discuter autour d'une solution politique et du plan de paix proposé, fin juillet, par l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a rapporté hier la presse locale. "Les représentants des gouvernements d'Allemagne, d'Espagne, de France, d'Italie, du Royaume-Uni, d'Egypte, d'Arabie Saoudite ainsi que des Etats-Unis se sont réunis en France pour discuter de l'évolution de la situation sécuritaire en Libye avec la participation depuis Tripoli de l'émissaire spécial de l'ONU Ghassan Salamé", a déclaré, sur son compte twitter, l'ambassade de France en Libye et dont le siège est toujours à Tunis. Il a été question selon la même source d'étudier la feuille de route proposée par l'envoyé spécial en Libye, le 29 juillet dernier. Le chef de la mission de l'ONU avait, rappelle-t-on, présenté devant l'ONU un plan en trois parties pour mettre fin au conflit. Il s'agit d'une trêve pendant l'Aïd El-Adha, une réunion de haut niveau avec les pays concernés pour mettre en œuvre l'embargo sur les armes de l'ONU et, enfin, une réunion des personnalités libyennes influentes pour déterminer le chemin à suivre. Dans son dernier rapport, Ghassan Salamé n'a pas caché non plus son inquiétude quant à l'élargissement des zones de conflit en Libye. Il a appelé la communauté internationale à agir en urgence et multiplier les efforts pour amener les belligérants à reprendre leurs pourparlers. Ghassan Salamé a estimé que seul le dialogue permettra de trouver une solution au conflit. Avant la réunion de Paris, Washington a déjà appelé à encourager la voie d'une solution pacifique. Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, a estimé la semaine dernière que Washington misait sur un rôle plus important dans l'accélération de la solution politique. "Dans des discussions avec les dirigeants de toutes les parties, j'ai souligné que les Etats-Unis voyaient de grands risques dans l'escalade de violence", a affirmé le nouvel ambassadeur américain à Tripoli, ajoutant avoir soutenu auprès de ses interlocuteurs libyens qu'il n'existait pas de solution militaire à la crise et que "la seule issue réside dans le retour à la voie politique". L'Egypte, la Russie et plusieurs parties impliquées de manière directe ou indirecte dans la recherche d'une solution en Libye ont appelé ces derniers jours à cesser les hostilités. La reprise des violences autour de la capitale Tripoli a fait déjà des dizaines de morts, notamment après la fin de la trêve de l'Aïd El-Adha. Depuis, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que l'on dénombre des dizaines de morts. Les raids des forces armées acquises au général à la retraite Khalifa Haftar se sont dangereusement intensifiés. Les craintes sur les civils ont été particulièrement soulevées par l'ONU, notamment après la multiplication des raids aériens visant l'aéroport de Tripoli. Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, est engagé depuis début avril dans des combats autour de Tripoli avec les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar qui tente de s'emparer de la capitale libyenne et renverser le gouvernement de Fayez Sarraj. Karim Benamar