Après une relative accalmie, à la faveur d'une trêve à laquelle a appelée l'ONU, à l'occasion des fêtes de l'Aïd, les violences opposant les autorités légitimes aux troupes de Khalifa Haftar autour de Tripoli ont repris de plus belle. Mercredi, 13 morts et des dizaines de blessés ont été dénombrés suite à de nouveaux affrontements entre les forces du gouvernement libyen d'Union nationale (GNA) et les troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar, basées dans l'est du pays. Selon des sources militaires, ce nouveau carnage a eu lieu dans le sud de Tripoli. La capitale est prise régulièrement pour cible depuis quelques mois par les forces du général Haftar. "Sept de nos soldats ont été tués dans les combats pour contrôler certaines parties du sud de Tripoli", a indiqué jeudi aux médias, Mustafa al-Meiji, porte-parole des forces du GNA, internationalement reconnue. Le porte-parole a confirmé que les forces gouvernementales soutenues avaient conservé leurs positions malgré les assauts dans la zone des troupes de Haftar dans l'est du pays. Pour sa part, une source proche des troupes de Haftar a révélé que six de leurs soldats avaient été tués et que des dizaines d'autres avaient été blessés dans les échanges de feu avec les forces du gouvernement. Le gouvernement s'est engagé début avril dans un conflit armé meurtrier dans et autour de la capitale libyenne contre l'armée, basée dans l'est et soutenue par des puissances régionale, à leur tête l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite. Face à cette recrudescence de la violence, la communauté internationale n'a cessé de renouveler son appel à trouver un règlement politique au conflit qui mine ce pays depuis la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, fin 2011. Réagissant aux frappes des forces pro-Haftar contre des aéroports civils la semaine dernière, l'ONU a appelé les parties à la protection des civils. "Nous rappelons aux parties en conflit leurs obligations de protéger à tout moment les civils et les infrastructures civiles", a affirmé, mercredi, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. L'ambassade des Etats-Unis en Libye a exprimé, pour sa part, sa "préoccupation" face aux attaques visant des aéroports civils dans l'ouest du pays. "Les Etats-Unis voient de grands risques dans l'escalade d'attaques contre des aéroports civils et que si un avion de ligne était touché, cela serait catastrophique", a déclaré en fin de semaine dernière le nouvel ambassadeur américain à Tripoli, Richard Norland.