Des manifestants ont carrément arraché la plaque murale de la permanence du panel, dénonçant un simulacre de dialogue qui ne les concerne pas. Oran a été au rendez-vous du 28e vendredi de la contestation, dernière date estivale de l'événement populaire, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la ville a renoué avec l'affluence pré-vacances scolaires augurant une mobilisation de plus en plus importante avec la rentrée sociale. Hier, le hirak oranais a répondu à travers son répertoire révolutionnaire aux injonctions martiales du chef d'état-major qui avait violemment attaqué, deux jours de suite depuis, précisément, Oran, les tenants de la transition. La foule, toujours fidèle à son itinéraire qui débute place du 1er-Novembre pour arriver au siège de la wilaya d'Oran, via la rue Larbi-Ben M'hidi et retour par le Front de mer, a marqué une halte devant le siège de la permanence locale de l'instance de dialogue et de médiation de Karim Younès où, rappelons-le, son installation mercredi dernier a presque failli tourner au pugilat tant les manifestants étaient remontés contre ce qu'ils ont considéré comme un "affront". Hier donc, certains manifestants ont carrément arraché la plaque murale de la permanence dénonçant un simulacre de dialogue qui ne les concerne pas. "Makanche hiwar maâ el-îssabate" (Pas de dialogue avec la bande), "Makanche el-vote maâ el-îssabate" (Pas de vote avec la bande) ont été particulièrement entendus à la rue Lamartine. Un rejet du panel de Younès mais aussi une virulente charge contre le chef d'état-major accusé de rouler pour "el-îssabate". Ainsi, et comme depuis quelques mois, le vice-ministre de la Défense nationale a été particulièrement ciblé par la rue, elle qui a multiplié les slogans dénonçant sa politique et sa duplicité. "Asmaâ ya Gaïd, dawla madania machi aâskaria" (Ecoute Gaïd, Etat civil et non militaire), "Karim Younès maymathalnache, Gaïd Salah mayahkamnache" (Karim Younès ne nous représente pas, Gaïd Salah ne nous gouverne pas), ainsi que d'autres slogans quant à la proximité de Gaïd Salah avec les symboles de l'ancien régime. Des manifestants ont également déployé des banderoles ou brandi de simples morceaux de carton où on pouvait lire : "Peuple rejette tout scrutin avant le départ du système mafieux" ou encore "Libérez Samira", en référence à l'élue du RCD incarcérée avec d'autres citoyens, depuis deux mois à la prison d'El-Harrach, pour avoir brandi l'emblème amazigh. Avec les éternels "Yatnahaw gaâ" et "Dégagez FLN, RND, Parlement et houkouma", les manifestants ont aussi repris des slogans contre le règne des généraux : "Les généraux à la poubelle", encourageant les attentistes à rejoindre la manifestation : "Lihab Dzayer, yakhraj el-jamâa" (Celui qui aime l'Algérie, marche le vendredi).