Au lendemain de la marche hebdomadaire des étudiants à Alger, réprimée par les forces de l'ordre, la communauté universitaire à Constantine a tenu à leur manifester son soutien indéfectible en observant un sit-in sur l'esplanade de l'université des frères Mentouri. Le rassemblement était symbolique. La défection était renvoyée aux tumultes des rattrapages et délibérations, voire à l'information publiée tardivement. L'année universitaire 2019-2020 n'a pas encore été entamée, quand bien même la rentrée était fixée au 2 octobre, selon le calendrier du ministère de l'Enseignement supérieur. Les irréductibles du hirak parmi les enseignants et les étudiants ont répondu à l'appel lancé via les réseaux sociaux. Leur détermination à poursuivre la mobilisation ne souffre d'aucune ambiguïté. Ils battent le pavé chaque mardi et vendredi, faisant preuve au fil des mois d'une volonté inébranlable face à un système aphone et hermétique aux aspirations citoyennes. La communauté universitaire à Constantine a dénoncé le déferlement de violence qui s'est abattu sur une marche pacifique, est-il rappelé. Aussi les interpellations de dizaines d'étudiants dans la capitale qui révèlent le visage répressif d'un pouvoir aux abois. Des pancartes brandies, hier devant l'auditorium, expriment un total désaveu de ces pratiques liberticides. «Non à la répression des étudiants», «A bas la dictature», «Nous sommes des étudiants, pas des terroristes», «Rien ne peut nous arrêter», peut-on lire sur plusieurs écriteaux. Ce sit-in de solidarité a aussi fait office de tribune pour revenir sur plusieurs mois d'engagement envers une cause commune. Le rendez-vous électoral du 12 décembre prochain fera dire aux présents qu'il faut redoubler de mobilisation, seul rempart à ce simulacre de sortie de crise. «Il faut trouver les arguments pour convaincre l'ensemble de la communauté, rallier le personnel administratif à nos manifestations quitte à aller les solliciter dans chaque département», propose l'universitaire Rachida Assaba. Ouail, membre du Collectif des étudiants de Constantine (CEC) abonde dans le même sens : «Nous devrions débattre avec les premières années à l'effet de rejoindre le hirak universitaire. Avec les citoyens aussi, car il ne faut pas perdre de vue qu'il existe ceux qui croient dur comme fer à la solution des élections.» A l'heure de la propagande tous azimuts, provocations et stigmatisations, «seule l'unité des rangs et la mobilisation massive préserveront le mouvement populaire», laisse- t-on entendre.