Les rassemblements se tiendront simultanément. À Bruxelles, les marcheurs se réuniront devant le siège de la Commission européenne. Les collectifs de la diaspora en France et en Belgique veulent frapper fort pour marquer l'opposition des Algériens à l'élection présidentielle, prévue le 12 décembre prochain. Deux marches sont prévues le dimanche 1er décembre. La première aura lieu à Paris, entre la place de la République et la place de la Bastille. La seconde sera organisée dans le quartier européen de Bruxelles, de la porte de Namur à la place Schuman, non loin des bâtiments de la Commission européenne. Les collectifs Debout l'Algérie (de Paris et de Lorraine), Riposte Internationale, le Collectif de Solidarité avec le peuple algérien, ainsi que la Fanfare du Soleil du Luxembourg sont les initiateurs du défilé bruxellois. Dans un appel, ces organisations ont indiqué que la marche servira à porter la voix du peuple algérien "dans un silence assourdissant et intrigant d'une communauté internationale habituellement si loquace quant aux droits de l'Homme". "Aucun chantage au chaos, à l'ingérence ou à d'autres mensonges n'aura prise sur le peuple conscient de la nécessité de reprendre son destin en main", font encore savoir les initiateurs du défilé, en précisant que l'élection proposée par le régime ne répond aucunement au désir des Algériens de vivre en paix et libres dans leur pays. À Paris, les collectifs de la diaspora sont également mobilisés. Rassemblés de nouveau hier sur la place de la République, ils ont exprimé leur rejet du scrutin présidentiel, qualifié de coup de force contre le peuple. Le meeting a également servi à mobiliser les présents en perspective de la marche du 1er décembre et à la réussite des défilés organisés précédemment. Les organisations qui animent la contestation en France s'attendent à une participation massive. Plusieurs milliers d'expatriés ont par exemple pris part à la marche qui a eu lieu le 1er novembre dernier. "Le régime a l'habitude de se servir d'images de votants en France pour donner l'illusion d'une participation massive aux élections et embrigader les votants en Algérie. Cette fois, nous lui montrerons que les Algériens de France ne seront pas dans les bureaux de vote, mais dans la rue", fait savoir Haroun, syndicaliste étudiant. Lors de la marche du 1er novembre à Paris, il faisait partie des dizaines de jeunes mobilisés pour assurer le service d'ordre. Arrivé en France il y a quelques années, il confie être extrêmement touché par la solidarité des expatriés à l'égard de leurs compatriotes en Algérie. "Mêmes revendications, mêmes slogans, mêmes chants. C'est la voix de l'Algérie qui résonne en France", observe Haroun. Hassina, qui réside à Liège, en Belgique, pense qu'il est nécessaire de garder le cap. "Les capitales occidentales doivent nous entendre et arrêter de faire semblant qu'il ne se passe rien en Algérie en entretenant des relations mercantiles avec un régime qui réprime son peuple", exige-t-elle. Le 1er décembre, elle se déplacera à Bruxelles pour marcher jusqu'au siège de la Commission européenne. "Tous les jours, des Algériens sont jetés en prison parce qu'ils veulent un Etat de droit. Se taire, c'est se rendre complice de leurs geôliers", épilogue la jeune femme.