Une réunion est prévue aujourd'hui entre les représentants de 26 collectifs pour lancer une campagne de rejet du scrutin, avec probablement une marche qui coïncidera avec le début de l'opération de vote en France. Si élection présidentielle il y a, les Algériens de France entendent bien montrer que la fraude sera massive. Pour réaliser cet objectif, l'ensemble des collectifs qui animent le mouvement de soutien au hirak dans l'Hexagone se sont accordés pour lancer une campagne de rejet du scrutin. Les détails de cette opération seront discutés au cours d'une réunion prévue aujourd'hui en début de soirée, et à laquelle prendront part les représentants des 26 organisations (partis politiques et collectifs) qui ont initié la marche du 1er novembre à Paris. Zoheir Rouis, président de Jil Jadid Europe, révèle que les participants pourront s'entendre sur l'organisation d'une nouvelle marche qui interviendra lors du déroulement du vote en France. "En défilant très nombreux, nous aurons l'opportunité de discréditer encore plus le scrutin et de démentir de manière implacable les taux de participation hallucinants qui seront annoncés", fait-il savoir. Pour sensibiliser davantage les expatriés, les animateurs de la protesta en France envisagent également de se poster devant les postes consulaires où se trouveront les bureaux de vote pour mener campagne contre l'élection. Dans un communiqué publié avant-hier, l'Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (Adda) a lancé également un appel à la concertation et à la mobilisation pour, dit-elle, "déjouer l'élection scélérate du 12 décembre". "Toute personne réellement attachée à l'exercice de la souveraineté populaire a l'impérieux devoir de mettre en échec cette machination. De notre point de vue, c'est à cela que les forces populaires algériennes doivent se consacrer en adoptant d'autres formes de luttes pacifiques", souligne l'Alliance qui ajoute qu'"avec une ‘Autorité indépendante pour l'organisation des élections' issue du même sérail que les candidats retenus, le pouvoir compte organiser cette élection dans un climat de répression avec l'emprisonnement d'opposants politiques et de manifestants pacifiques, ainsi que la fermeture totale des médias où règne une censure éhontée". Dans son communiqué, cette organisation appelle surtout les expatriés à se mobiliser pour sensibiliser l'opinion internationale sur les objectifs du hirak et le danger que représente la prochaine présidentielle. "Expliquez autour de vous que les Algériens se battent contre un despotisme qui confisque leur souveraineté, un pouvoir qui est dans la prédation et le détournement des richesses du pays et qui accorde des prébendes aux puissants du monde en contrepartie de leurs silence et caution", souligne-t-elle. Faisant fi du discours régressif et manipulateur des responsables du régime et de leurs relais, l'Adda estime que les Algériens de l'étranger doivent, comme leurs compatriotes en Algérie, s'engager pleinement dans la résistance pour prémunir leur pays de sombres lendemains. "Nous sommes à un moment charnière du basculement de l'Algérie, soit vers la démocratie et la modernité, soit vers un régime encore plus délétère que ceux que nous avons connu", conclut l'Adda qui se dit "déterminée" à "déjouer le coup de force du 12 décembre". S. L.-K.