Cinq grands dossiers seront traités par le tribunal de Sidi M'hamed, liés aux affaires de corruption, de surfacturation, de transfert illicite, de blanchiment d'argent, de trafic d'influence et de délits d'initié. Le procès des affaires de corruption liées aux usines de montage automobile dans lesquelles sont, notamment, poursuivis les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal débutera le 2 décembre prochain au tribunal de Sidi M'hamed (Alger). C'est ce qu'a annoncé, hier au Conseil de la nation, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, affirmant que "les premiers dossiers de corruption traités par la justice depuis mars dernier seront jugés à partir de lundi 2 décembre en audiences publiques au tribunal de Sidi M'hamed". M. Zeghmati a indiqué que "ces affaires portent notamment sur l'octroi d'indus avantages à des propriétaires d'usines de montage automobile". Pour le ministre, "ces dossiers sont très lourds et vous serez étonnés par ce que les magistrats feront (…) Le peuple pourra juger de l'accomplissement ou non par ces magistrats de leur travail et nous commençons à obtenir les premiers résultats de ces dossiers sensibles et alarmants traités par la justice". Ainsi, cinq grands dossiers seront traités par le tribunal de Sidi M'hamed, tous liés aux affaires de corruption, de surfacturation, de transfert illicite, de blanchiment d'argent, de trafic d'influence et de délits d'initié qui ont impliqué deux ex-Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, trois ex-ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdeslam Bouchouareb (en fuite à l'étranger), des dizaines de cadres du ministère de l'Industrie et des Mines et des concessions automobiles, mais aussi des walis et des cadres du secteur des Domaines. Cela, à commencer par le dossier de l'usine de Tahkout Manufacturing de Tiaret (TMC), qui a traîné dix-neuf personnes en prison, dont le patron du groupe Mahieddine Tahkout, son fils Bilal et ses deux frères Rachid et Hamid. Les mis en cause ont été inculpés, entre autres, pour indus privilèges, blanchiment d'argent, détournement de biens produits de revenus de corruption en vue de dissimuler leur origine illicite et bénéfice du pouvoir et de l'influence d'agent de l'Etat et violation du code des marchés publics. Le tribunal de Sidi M'hamed aura également à traiter l'affaire Mourad Oulmi, P-DG de Sovac, placé sous mandat de dépôt pour des faits de corruption et d'indus privilèges. Dans ce dossier, les vice-présidents du même groupe, Khider et Mehdi Oulmi, ont été placés sous contrôle judiciaire, alors que l'ex-P-DG du Crédit populaire d'Algérie (CPA), Omar Boudieb, a été incarcéré à la prison d'El-Harrach. Autre procès attendu, celui d'Ahmed Mazouz, patron propriétaire de l'usine de trois marques automobiles, dont l'usine est basée à Sétif. Le procès promet des révélations, notamment sur Sellal, inculpé au même titre que son fils Farès Sellal, cité en qualité d'associé de cet homme d'affaires, tous soupçonnés de corruption et d'avoir bénéficié d'indus avantages. En outre, Mohamed Baïri, le P-DG du groupe Ival, devra répondre à plusieurs chefs d'inculpation, dont soupçons de blanchiment d'argent et de transfert de biens résultant de faits de corruption, dilapidation et utilisation des fonds de la banque de manière contraire à la législation, incitation de fonctionnaires publics à abuser de leur fonction, financement occulte de partis politiques et bénéfice de l'autorité et de l'influence d'agents de l'Etat. Enfin, l'affaire du groupe GMI, appartenant à Hassan Arbaoui, promet des révélations, d'autant que plusieurs personnes ont été placées sous mandat de dépôt, dont quatre fonctionnaires du ministère de l'Industrie, le P-DG de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Achour Aboud, 14 personnes physiques pour des faits liés au blanchiment d'argent et transfert de biens obtenus par la corruption, l'influence d'agents de l'Etat durant l'établissement de contrats et de marchés et la dilapidation de deniers publics.