La présidente de l'UCP rappelle que la résolution du Parlement européen n'est pas "contraignante" et ne mentionne "aucune injonction" ou "ingérence" dans les affaires internes de l'Algérie. Pour elle, c'est plutôt le pouvoir qui est le premier à chercher "à internationaliser la crise politique". Pour la présidente de l'Union pour la citoyenneté et le progrès (UCP), la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l'Homme en Algérie n'a "rien apporté de nouveau" par rapport à la situation des droits de l'Homme dans notre pays. Pour Zoubida Assoul, la résolution du Parlement européen n'est que le reflet de ce qui se passe dans notre pays. "Depuis des mois, au sein de l'UCP, puis au sein du PAD (Pacte pour une alternative démocratique, qui regroupe plusieurs partis et personnalités, ndlr) nous n'avons cessé de dénoncer les violations non seulement des conventions des Nations unies et les clauses de l'accord d'association, mais des dispositions de la Constitution algérienne elle-même", indique Zoubida Assoul, contactée hier par téléphone. Pour la juriste, son parti a dénoncé les atteintes à "la liberté de manifestation, la liberté d'expression et la liberté de circuler. Nous avons également dénoncé les arrestations d'hommes politiques et de manifestants qui ont exprimé leurs positions dans un cadre pacifique, sans casser ni attenter à qui que ce soit". Selon la présidente de l'UCP, "le principe que les problèmes soient d'abord réglés ici entre Algériens est indiscutable". Mais, ajoutera-t-elle, "l'Algérie ne vit pas en dehors du monde". "Notre pays a ratifié des accords internationaux sur le respect des droits humains. Il a également ratifié l'accord d'associations avec l'Union européenne. C'est un accord d'échanges qui dispose d'un volet politique lié au respect des droits de l'Homme. Cela est basé sur le principe du droit international et la Charte des droits de l'Homme de l'ONU. Entre l'Algérie et l'Union européenne, il y a même des discussions, y compris officiellement sur ces questions. Car, la stabilité économique est étroitement liée à la stabilité politique", a-t-elle souligné. Interrogée sur le fond du document du Parlement européen, Zoubida Assoul rappelle que la résolution n'est pas "contraignante" et ne mentionne "aucune injonction" ou "ingérence" dans les affaires internes de l'Algérie. C'est pour cela qu'elle tient à rappeler que c'est plutôt le pouvoir qui est le premier à chercher "à internationaliser la crise politique". "C'est bien Abdelkader Bensalah qui est allé chercher le soutien de la Russie en affirmant, devant Vladimir Poutine, que c'était une poignée qui manifestait. C'est encore le pouvoir qui a invité le ministre de l'Intérieur espagnol pour évoquer la question interne. Rappelez-vous également de la tournée effectuée par Lamamra, lorsqu'il était vice-Premier ministre, pour chercher l'appui des capitales occidentales. Ce sont des preuves que c'est le pouvoir qui se dirige vers l'extérieur", a-t-elle indiqué. En réalité, ajoutera-t-elle, "le pouvoir utilise cette résolution du Parlement européen pour dévier le débat et s'éloigner du débat de fond", a-t-elle accusé. Selon la cheffe de parti, la réalité est que les Algériens "refusent tout simplement des élections organisées par ceux qui ont été nommés par Bouteflika". Mais cela, le pouvoir "qui vit au siècle dernier ne veut pas l'admettre". "En occultant la réalité, le pouvoir ne sait pas qu'aujourd'hui, à travers les réseaux sociaux, chaque Algérien a sa propre chaîne de télévision et que l'information est partout. Les temps ont changé", résume Mme Assoul qui insiste sur la nécessité d'aller "vers un processus électoral" qui passe "par une période de transition et un dialogue inclusif".