Des universitaires engagés dans le hirak ont salué, samedi dernier, le mouvement populaire et réitéré leur rejet de la prochaine élection présidentielle du 12 décembre prochain, qu'ils considèrent comme "une menace à la cohésion nationale". Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, pas moins de quatre coordinations autonomes d'universitaires, auxquelles s'est jointe une coordination d'étudiants, considèrent que "sans liberté d'organisation, sans liberté de la presse, sans débat démocratique et avec l'emprisonnement des militants du mouvement populaire pour délit d'opinion, il est impossible d'organiser des élections démocratiques et crédibles, encore moins avec des candidats issus du régime et où le peuple est exclu des débats". Aussi, les coordinations des Universitaires du Centre, les Universitaires algériens pour le hirak et les Universitaires de Mostaganem auxquels se sont joints le Collectif des médecins Amana (observateurs) et la Coordination des étudiants du centre (observateurs) considèrent que "dans ces conditions, l'élection du 12 décembre est une menace à la cohésion nationale,qu'elle est porteuse de tous les dangers et risque de consacrer la rupture de la société avec les institutions du pays". Ces universitaires ont salué le mouvement populaire "qui a délégitimé ce pouvoir et exprimé le besoin de dépasser le système pour une nouvelle Algérie, libre, démocratique et de justice sociale". Ils ont aussi dénoncé "les prétendus représentants du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et du syndicat dénommé Solidarité nationale estudiantine (SNE) qui appellent au soutien de l'élection du 12 décembre 2019 organisée par un pouvoir qui s'est imposé de fait à la société". Tout en prenant acte de "quelques provocations observées dans certaines régions du pays", les signataires de la déclaration ont enfin appelé le peuple en mouvement "à redoubler de vigilance, de retenue et de veiller constamment au caractère pacifique de son mouvement".