La contestation a éclaté le 15 novembre dès l'annonce d'une hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique aggravée par les sanctions américaines. Les Etats-Unis ont accusé jeudi le régime de Téhéran d'avoir tué plus de 1000 Iraniens lors de la répression "brutale" de la contestation qui a éclaté mi-novembre, un bilan bien supérieur à ceux évoqués jusqu'ici. "Il semble que le régime ait pu tuer plus de 1000 citoyens iraniens depuis le début de la contestation", a déclaré l'émissaire américain pour l'Iran, Brian Hook, tout en reconnaissant que ce bilan n'était pas certain, car le régime bloque l'information. "En revanche, nous savons avec certitude qu'il y a eu des centaines et des centaines de morts", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Washington. "Des milliers d'Iraniens ont été blessés, et au moins 7000 manifestants ont été placés en détention", a encore déclaré l'émissaire, appelant la République islamique à les libérer immédiatement, ainsi que tous les prisonniers politiques. "C'est terrible, ils tuent beaucoup de gens et ils arrêtent des milliers de leurs propres citoyens dans une répression brutale", a ensuite commenté le président américain Donald Trump. Hier, l'ONU a évoqué le même bilan des arrestations. "Au moins 7000 personnes auraient été arrêtées dans 28 des 31 provinces iraniennes depuis le début des manifestations qui ont éclaté le 15 novembre", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève. "La Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, est extrêmement préoccupée par leurs conditions de détention, le traitement physique qui leur est infligé et par les violations de leur droit à une procédure régulière ainsi que par la possibilité qu'un nombre important d'entre eux soient accusés d'infractions passibles de la peine de mort", a-t-il ajouté. "J'exhorte les autorités à libérer immédiatement tous les manifestants qui ont été arbitrairement privés de leur liberté", a souligné pour sa part Mme Bachelet dans un communiqué. La contestation a éclaté le 15 novembre dès l'annonce d'une forte hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique aggravée par les sanctions américaines, et a touché une centaine de villes. Les autorités, qui avaient bloqué internet durant les manifestations, ont dit avoir rapidement ramené l'ordre. Jusqu'ici, les organisations de défense des droits humains ont évoqué une répression meurtrière, mais un bilan inférieur à celui avancé jeudi par les Etats-Unis. Amnesty International a estimé qu'au moins 208 personnes avaient été tuées par les forces de l'ordre iraniennes, tout en affirmant que le bilan réel de cette horrible tuerie était vraisemblablement supérieur. Les Moudjahidine du peuple, un mouvement iranien d'opposition en exil, proche des conservateurs américains, avaient eux diffusé dès mercredi un bilan de 1029 morts, semblable à celui affiché jeudi par Washington. Téhéran, qui qualifie de "mensonges absolus" ces chiffres fournis par des groupes hostiles, n'a confirmé à ce jour que cinq décès : quatre membres des forces de l'ordre tués par des émeutiers et un civil.