Résumé : Kamélia est si heureuse qu'elle ne tient plus en place. Elle se fait belle pour recevoir Idir. Quand ils arrivent, son père sort les accueillir. Idir est venu accompagné de son père. Ce dernier ne desserre les dents que pour réclamer son petit-fils Adem. Idir leur reproche d'avoir choisi ce prénom. Fathma n'hésite pas à lui rappeler qu'il n'est pas la seule victime dans cette histoire. Si Kamélia s'est accrochée à la vie, c'est grâce à leur enfant. -Voici notre petit ange, dit Kamélia en revenant au salon avec le bébé dans les bras. Tiens-le, murmure-t-elle en le posant dans le creux de son bras. Oh ! Regarde. Il sourit dans son sommeil. Idir rougit et pleure d'émotion. -Comme il est petit ! J'ai peur de lui faire mal. -Non. Il n'est pas si fragile qu'il en a l'air, le rassure Kamélia. Tu vois ? Il est tout ton portrait. -Il est plus beau que moi, répond Idir, alors que son père s'est levé pour le tenir à son tour. N'est-ce pas, père ? -Allah ibarek. Macha Allah, dit le vieux père, tout aussi ému que lui. Vraiment il tient tout de toi. Les liens du sang sont plus forts que tout. -On l'adore, dit Moh. La nuit, je me lève souvent pour m'assurer qu'il dort. Parfois, je reste à le regarder dormir. C'est plus fort que moi. -J'imagine bien, dit Idir, alors que son père redonnait le bébé à Kamélia. Qu'est-ce qu'on va faire ?, demande-t-il en soupirant. Petit Adem. J'ai le cœur brisé. Fathma échange un regard avec Kamélia. Celle-ci s'est assise près de son mari. Elle serre son bébé contre son cœur. Elle ne comprend pas Idir. Elle aurait voulu discuter avec lui sans la présence de leurs parents. -Mais tu vas bien Idir, murmure-t-elle. Tu t'en es remis. -Il a la chance de t'avoir. Moi, dans mon état, je ne lui serais d'aucune utilité, dit-il. Je ne pourrais pas m'en occuper. -Je suis là, le rassure Kamélia. Et puis, notre enfant a juste besoin d'affection et d'attention. Idir, tu seras un bon père. Je n'en doute pas. Tu es quelqu'un de bien. -Mais quand il grandira, je ne pourrai pas l'emmener jouer dehors. Participer à toutes ses activités culturelles ou sportives, insiste-t-il. Même lui ne voudra pas sortir avec moi. -Idir ! Est-ce que tu t'entends parler ? Quel enfant élevé dans l'amour familial n'aimerait pas son père ? Qu'il soit debout sur ses jambes ou dans un fauteuil ? Qu'il soit aveugle ou manchot ? Idir wlidi, dit Moh, très grave. Tu peux me faire confiance. Ton fils t'aimera très fort, n'en doute jamais. -Oui, intervient son père. Les liens du sang sont plus forts que tout. Chez nous, la famille, en particulier les parents, c'est sacré, tu le sais. Idir soupire tout en essuyant ses larmes. Il garde la tête baissée un moment. Moh fait signe à Ali de le suivre dehors. Fathma prend le bébé. -Je vais lui donner son biberon, dit-elle. Vous serez plus à l'aise pour discuter. Kamélia est heureuse d'avoir ce moment d'intimité avec son mari. Elle doit en profiter pour lui rappeler combien ils s'aimaient avant que la tragédie ne s'invite dans leur vie. -Idir, tu as parlé de notre enfant, de ta crainte de son rejet. Je pense que tu as oublié qu'on va l'aimer et lui donner la meilleure éducation qui soit. Nous serons les meilleurs parents au monde. Idir, je t'aime toujours autant qu'avant. Je n'ai pas perdu espoir une seule seconde. Tu sais, j'ai gardé mes distances car tu le voulais. Mais aujourd'hui, on a besoin de toi autant que toi de nous. Sans mes parents, j'aurais été perdue. Mais tu peux compter sur moi. Idir, je ne t'abandonnerai jamais. Je t'en prie, reviens-nous. Si tu n'as plus de sentiments pour moi, fais un effort pour notre enfant. Ce n'est qu'un bébé mais il ressentira ton absence.
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