Les hirakistes sont poursuivis pour attroupement et incitation à attroupement non armé. Prévu pour hier mercredi, le procès des 30 hirakistes a été finalement reporté au 15 janvier prochain. Sans avancer de raisons, le président de la séance près le tribunal, après avoir, appelé les inculpés un par un a annoncé le renvoi de l'audience qui aura lieu mercredi prochain. La trentaine de personnes qui ont été interpellées, rappelons-le, la veille de l'élection présidentielle du 12 décembre de l'année écoulée, ont été invitées à rejoindre leur domicile avant de recevoir leurs convocations de comparution devant le juge. Ces hirakistes sont poursuivis pour attroupement non armé et incitation à attroupement non armé. Un collectif de plusieurs avocats s'est constitué pour la défense des inculpés dont Me Mohamed Karma et Me Louh Rachid en plus de la présence des membres du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et ceux de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) à l'image de Babadji Messaoud qui assure l'intérim depuis l'incarcération du militant des droits de l'Homme Kaddour Chouicha qui vient d'être libéré. Sur cette affaire Me Karma Mohamed qui a fait le déplacement de Sidi Bel-Abbès a déclaré à Liberté que le dossier des inculpés est vide parce que les faits qui leur sont reprochés ne sont pas fondés sur le plan juridique "puisque ce hirak est ouvertement reconnu par le pouvoir lui-même par le fait qu'il entre dans le cadre de la liberté de se réunir et de manifester, un droit reconnu par la Constitution. Nous sommes optimistes quant à l'issue de ce procès avec des acquittements", a-t-il souligné. De son côté Me Louh Rachid nous a indiqué que sa présence entre dans le cadre de sa solidarité avec ses mandants. "Je suis venu pour les défendre parce qu'ils aspirent à une Algérie nouvelle. Ils sont innocents parce que rêver d'un Etat libre et vivre dans la dignité n'est pas un crime." Quant au représentant de la Laddh, celui-ci a tout simplement conseillé, à la sortie du tribunal, aux hirakistes de maintenir leur action avec une vision régionaliste. "Ils veulent tuer le hirak à l'ouest du pays pour faire croire que le hirak se cantonne dans la seule région kabyle. Il faudra dans ce cas-là renforcer le hirak d'Oran pour lui donner plus de tonus", a-t-il avancé. Il faut souligner qu'une fois à l'extérieur du tribunal et avant de se disperser, les hirakistes ont repris des slogans de soutien à l'endroit de leurs avocats sous l'œil du dispositif des services de sécurité avec : "Les avocats bravo 3alikoum ou El-Djazaïr teftakher bikoum" (Bravo les avocats bravo, l'Algérie est fière de vous) et "Adala hora dimocratia"(Une justice indépendante et démocratique).