Les engins étaient complètement démontés, sous forme de “kit”. Plus de 40 milliards de centimes, telle est la valeur marchande des équipements et autres marchandises que les services de douane de l'inspection divisionnaire de Aïn Taya ont découverts, hier, au niveau d'un entrepôt public, situé à Dar El -Beïda. Sur les 13 containers, “abandonnés par leurs propriétaires”, précise le chef d'inspection divisionnaire, 2 de gros tonnage renfermaient, bien dissimulé chacun, deux camions en “kit”, totalement démontés, 1 autre, bourré de tissus et le reste représentant des valises de valeur, des outils et autres outillages, de la pièce détachée usagée, prohibée à l'importation, en plus de lubrifiants et huiles pour véhicules. “Jusque-là, on ne connaît pas ces importateurs, puisqu'aucune déclaration ou formalité de dédouanement n'a été introduite”. Ces containers sont arrivés vers la fin juin au port d'Alger, et après les 21 jours de délai pour l'enlèvement, leurs propriétaires ne s'étant pas manifestés, pour rester anonymes, les services des douanes ont procédé à leur transfert d'office sur l'entrepôt public en question. Ceci, dans le but de désengorger l'enceinte portuaire, signale M. Nechadi Salim, directeur régional-est. Celui-ci ajoute : “Nous n'avons fait que notre travail, en procédant à l'ouverture après les délais réglementaires de 4 mois et 21 jours au terme desquels la marchandise devient la propriété du Trésor public”. Il signalera que ces 4 ou 5 opérateurs étaient vraisemblablement sûrs de réussir leur coup de contrebande, sans compter, selon lui, sur le renforcement des contrôles et systématisation de la surveillance sur les entrepôts. Au vu de la nature de cette marchandise, tout porte à croire, qu'elle était destinée aux marchés du Hamiz ou de Semmar pour la pièce détachée. Les fraudeurs se sont, selon toute vraisemblance, fait surprendre par la surveillance de ces “aires sous douanes”, notamment à l'est de la capitale, puisque juste après le délai réglementaire, ces services appuyés par un huissier de justice ont procédé à l'ouverture. Il sera difficile, nous confie-t-on, de remonter la filière, puisqu'aucune “retraçabilité” ne s'annonce possible. Ce qui confirme l'assurance de ces opérateurs qui avaient tablé sur la sortie de leurs biens par des moyens obscurs. À signaler que ces produits proviennent de France, d'Italie et d'Espagne. À rappeler aussi que depuis l'été dernier, la direction générale des douanes a réservé un contrôle et un traitement rigoureux pour les marchandises destinées à la revente en l'état, en recourant à la suspension des entrepôts publics sur cette activité. Une mesure controversée mais qui semble porter ses fruits. Autre précision sur le manifeste du navire, il n'a, à aucun moment, été fait état de la nature de ces marchandises. Probablement, il s'agit encore une fois de prête-noms, totalement anonymes. A. W.