Placés en tête du cortège qui s'est ébranlé de la place du 1er-Novembre, des hirakistes de Sidi Bel-Abbès, d'Aïn Témouchent et d'Aïn Sefra ont été bien accueillis par leurs camarades oranais. Ce 50e vendredi du hirak à Oran a pris une dimension particulière avec la présence de hirakistes venus, entre autres, de Sidi Bel-Abbès, d'Aïn Témouchent et d'Aïn Sefra. Depuis plusieurs semaines, ces manifestants se sont vus interdits de marcher les vendredis à cause des dispositifs policiers mis en place. Hier, à Oran, leurs visages en disaient long sur leur ressenti, exprimant la sourde colère face à un "régime qui continue à vouloir réprimer et à faire peur à une population pacifique", nous ont dit plusieurs d'entre eux. Munis de banderoles dénonçant les violences policières à leur encontre, des citoyens, hommes et femmes, ont scandé "Hogra à Sidi Bel-Abbès", ou encore "Merci Oran, Sidi Bel-Abbès est fière de vous". Placés en tête du cortège qui s'est ébranlé de la place du 1er-Novembre, beaucoup d'Oranais, victimes de la répression, le 13 décembre 2019, ont accueilli leurs camarades de Sidi Bel-Abbès et d'Aïn Témouchent, en leur faisant une place. Et c'est tous ensemble que les marcheurs du 50e vendredi ont repris les slogans dénonçant le "maintien d'un régime illégitime" et réclamant "la chute du régime", avec encore d'autres slogans ciblant le chef de l'Etat. Ne renonçant surtout pas aux revendications qui sont celles du peuple, depuis le 22 février 2019, les manifestants ont continué, tout au long de l'après-midi, à réclamer "Dawla madaniya, machi âaskariya". Abane et Amirouche ont été présents à travers des chants à leur mémoire et un hommage aux détenus d'opinion dont beaucoup de portraits continuent à être portés par les hirakistes d'Oran. Nous avons même entendu, à maintes reprises, "Allah ou akbar Karim Tabbou", ce qui semble déranger les baltaguia qui, hier, sont venus, encore une fois, pour tenter de perturber la marche en s'en prenant au RCD et au FFS. Si ces deux partis sont ainsi ciblés, ce n'est pas pour rien, ils veulent "pousser au régionalisme ou à la fitna", nous dira un ancien de la place du 1er-Novembre, qui ajoute que "leur logiciel est définitivement dépassé". Hier, également dans les rues d'Oran, le volet relations internationales était là avec des drapeaux palestiniens en grand nombre avec le slogan "Falestine chouhada". La question de l'exploitation du gaz de schiste est toujours rejetée à l'unanimité et des centaines de voix ont scandé hier : "Faites le gaz de schiste à Paris", "Le Sahara nous appartient, nous ne le vendrons pas". D'autres carrés continuaient à délivrer leur positionnement en guise de message au pouvoir en place : "Jibou Erdogan, zidou Poutine, wallah marana habssine."