La croissance réelle du produit intérieur brut, pour 2019, est estimée à 2,3%, en hausse par rapport à 2018 (1,4%) à la suite du léger rebond du prix des hydrocarbures. La croissance économique en Algérie devrait rester, à moyen terme, relativement stable, avec 2,2% en 2020 et 1,8% en 2021 relève la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport sur "les perspectives économiques en Afrique", publié jeudi dernier. Le rapport estime que "le bas niveau d'endettement extérieur et les substantielles réserves de changes devraient permettre au pays de résister aux chocs et de mettre en œuvre des réformes sans sacrifier ses programmes sociaux". La dette extérieure, note la BAD, reste négligeable (moins de 2% du PIB), mais la dette intérieure hors garanties est passée de 7,2% du PIB en 2015 à plus de 26% en 2018. Cependant, indique le rapport, l'économie algérienne continuera à être dépendante et vulnérable aux prix du pétrole et du gaz (96 % des recettes des exportations en 2017). La remontée du prix du baril observée depuis 2018 (à environ 70 dollars) ne permet pas d'atteindre l'équilibre budgétaire (selon l'analyse faite par le FMI en 2017, il faudrait un baril à 90 dollars). "Une nouvelle chute du prix du baril n'est pas à exclure du fait de la production américaine qui tend à augmenter", avertit le document, relevant que les réserves officielles de changes sont passées de 114,1 milliards de dollars (22,5 mois d'importation) fin 2016 à 79,8 milliards de dollars (16 mois) à fin 2018. "L'activité économique en 2019 et 2020 sera freinée par la forte baisse des dépenses publiques d'investissement et l'incertitude politique", prévoit la BAD, qui estime qu'à court terme, "le principal défi est de continuer à assurer la stabilité des prix et de faire face aux pressions inflationnistes dans un environnement de surplus substantiels et persistants de liquidités". La croissance réelle du produit intérieur brut (PIB), pour 2019, est estimée à 2,3%, en hausse par rapport à 2018 (1,4%) à la suite du léger rebond du prix des hydrocarbures, note le rapport. L'évolution du PIB s'accompagne d'une diminution des hydrocarbures dans le PIB qui est passée de 34,2% en 2012 à 19,7% en 2017 (elle était de 44,3% en 2005), tandis que l'agriculture et les services ont gagné légèrement en importance. La croissance modeste de l'économie, explique la BAD, est principalement due à la chute de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures, la croissance hors hydrocarbures continuant à être modeste. La chute de la consommation privée et le gel des investissements publics ont, également, tiré la croissance vers le bas. L'inflation, de 4,3% en 2018, reste maîtrisée et devrait tomber à 2% en 2019. Le rapport fait état de la dépréciation du dinar algérien ces dernières années. Le taux moyen de change étant passé de 77,6 DA pour 1 dollar en 2012 à 120 DA en 2019, et le marché parallèle offre une prime de change d'environ 60%. "Les déficits budgétaire et courant sont estimés en hausse en 2019 (7,9% et 12,6% du PIB respectivement, contre 7,0% et 9,6% en 2018). Le Fonds de stabilisation du pétrole (FRR) qui finançait le déficit budgétaire s'est épuisé en 2017", souligne la BAD, qui évoque le recours au "financement non conventionnel" par la Banque centrale. "De la mi-novembre 2017 à avril 2019, elle a mobilisé 55 milliards de dollars, soit l'équivalent de 32% du PIB de 2018", ajoute le rapport. Selon le document, le taux de pauvreté a baissé de façon continue depuis les années 1990 grâce aux transferts directs, subventions universelles et actions d'insertion sociale, qui équivalent à 12,3% du PIB. Les statistiques de 2011 indiquent un taux de pauvreté de 5,5%, avec un taux d'extrême pauvreté de seulement 0,5%. Le taux de chômage, estimé à 12,6% pour 2019, "devrait augmenter et passer à 13,7% en 2020", prévoit la Banque africaine de développement.